Par un décret en date du 15 décembre, le gouvernement de transition a décidé d’interdire les activités de l’ONG suisse « Geneva Calla» (ou l’Appel de Genève) sur l’ensemble du territoire du Mali. Ce, avec effet immédiat. Les autorités reprochent à l’organisation humanitaire des fautes lourdes.
Plus rien ne va entre les autorités maliennes et l’Or 1- ganisation humanitaire Appel de Genève, après que cette dernière a signé à Genève, le 30 septem- bre dernier, une convention avec la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), pour soi-disant la protection des soins de santé pendant les conflits armés. Le gouvernement malien, ayant appris l’information par voie de presse, s’est interrogé sur les dividendes de la signature de cette convention car l’ONG s’est contentée d’adresser une lettre d’information au ministère de tutelle.
En effet, supposée être engagée dans l’humanitaire au Mali, Geneva Call semble outrepasser le cadre de son intervention. En toute responsabilité et sans l’autorisation préalable des autorités maliennes, elle a décidé de signer avec la CMA une convention de partenariat.
C’est d’ailleurs cet acte que condamne le gouvernement malien qui accuse l’ONG de ne pas respecter l’accord cadre régissant les associations et organisations humanitaires.
Le gouvernement s’est interrogé également sur les motivations réelles de l’ONG avec une telle initiative, et sur- tout le choix de la seule CMA. Alors qu’il y a d’autres acteurs sur le terrain.
En conséquence, le gouvernement, dans un premier temps, a demandé à l’ONG de mettre fin immédiatement à son initiative qu’il récuse aussi bien dans le fond que dans la forme. Mais, il faut croire que l’ONG ne s’est pas exécuté: d’où la décision d’interdire ses activités sur le sol malien.
A noter qu’en réalité, une convention a bel et bien été signée à huis clos entre la CMA et Geneva Call. Le groupe armé était représenté par Attaye Ag Mohamed, membre du bureau exécutif en charge des questions juridiques et des droits humains, et Mohamed Elmouloud Rama- dan, membre du comité directeur de la CMA et du comité de pilotage de la Commission DDR. L’ONG, pour sa part, était représentée par son directeur général. Alain Délétroz.
Pour sûr, l’attitude de Geneva Call ressemble beaucoup à de la provocation ou du moins à une immixtion flagrante dans les affaires internes d’un Etat souverain. En plus, cela intervient à un moment où les autorités de la transition sont résolument engagées dans la quête et la défense de la souveraineté nationale. Dieu veille!
Harber MAÏGA
abamako.com