INSOLITE:Pour avoir tué son ami à cause de 100FCFA : Youssouf Coulibaly alias ‘’Rougeau’’ arrêté par le 3ème arrondissement !
En fuite depuis le 3 novembre 2016 (date de son forfait) pour avoir tué son ami à cause de 100fcfa, Youssouf Coulibaly alias ‘’Rougeau’’ âgé de 19 ans a été arrêté par une équipe du 3ème arrondissement dirigée par le capitaine Youssouf Coulibaly le 25 juin 2018. Il est accusé de meurtre, de vagabondage et de mendicité.
« Où il y a de l’argent, est le diable, où il n’y en a point, il y est deux fois ». Ce proverbe allemand sied bien à cette histoire. Celle qui a terminé au drame entre deux mendiants. Pour dire que la belle amitié des jeunes mendiants Youssouf Coulibaly alias ‘’Rougeau’’ et ‘’Levieux’’ a tourné à un massacre suite à une dispute à cause de 100 CFA.
Plongés tous deux dans le cercle vicieux de la mendicité, Youssouf Coulibaly alias ‘’Rougeau’’ et ‘’Levieux’’ étaient des mendiats devant la discothèque « IBIZA » et alentours à la recherche de leur pitance quotidienne.
Connus pratiquement de beaucoup de stars et des personnes de bonnes volontés aux alentours de cette célèbre discothèque de la ville de Bamako, ces deux potes tiraient sans beaucoup de peine leur épingle du jeu. Après le labeur, le butin était partagé à part égale, loin des yeux dans la cour du champ hippique.
Cette conduite sur fond de pacte entre les deux mendiants a été soigneusement respectée sans problème, jusqu’à ce 3 novembre 2016.
Contrairement aux autres jours, la recette journalière des potes était significative. C’était de la joie jusqu’au temps de partage. Après le partage des billets, des pièces, tous en FCFA, il en est resté la monnaie unique de 200FCFA. La solution n’était pas compliquée, il fallait faire la monnaie en deux pièces de 100FCFA. Hélas, visité par le diable, Youssouf Coulibaly a décidé d’empocher la pièce restante de 200 FCFA, devant le refus de ‘’Lévieux’’, il n’a pas manqué de rappeler une dette de longue date qu’il avait envers ce dernier. Ce rappel tombe dans les oreilles de son ami ‘’Levieux’’ comme une arnaque. De ce fait, il s’oppose catégoriquement à la proposition et oblige son co-mendiant à faire la monnaie des 200FCFA. Ce dernier ne tardera pas à lui rendre la monnaie de sa pièce, au vrai sens du mot. Car suite à de vives altercations, il poignardera‘’ Levieux’’ à mort. S’apercevant de l’état de santé critique de son ami, qui nageait dans le sang, Youssouf Coulibaly a vite rejoint la Cité des Balazans, croyant pouvoir échapper aux radars de la police pour toujours. C’était mal connaître le sérieux de la police malienne, notamment la brigade de recherche du commissariat du 3ème arrondissement qui ne lâche jamais une affaire de meurtre.
Donc durant deux ans environ, le jeune mendiant meurtrier ‘’Rougeau’’ a réussi sa cavale dans la 4ème région au point qu’il aura cru que son dossier serait classé par la police. Bien futé qu’il est, il a choisi cette période électorale pour retourner dans la capitale, où tous les esprits sont orientés sur Koulouba. De ce fait, le jeune Rougeau décide de retourner à Bamako pour poursuivre son travail, la mendicité. Mauvaise décision.
Il a été cueilli à froid par les hommes du capitaine Youssouf Coulibaly le 25 juin dernier. Ces vaillants limiers avaient déjà l’information du retour du mendiant-meurtrier à Bamako. Après sa localisation il ne restait qu’à mettre sa queue entre ses jambes pour le conduire au commissariat.
Interrogé, Rougeau n’a pas nié les faits.
« J’ai tué Levieux à cause de 100 FCFA après une vive altercation » a confié le jeune mendiant aux policiers. Et d’ajouter : « Levieux m’a mis au sol et pour me défendre, j’ai enlevé mon couteau et je l’ai poignardé ».
Peut être que durant ses deux ans de cavale, quelqu’un lui aurait appris comment inventer un scénario de légitime-défense, pour pouvoir se tirer d’affaire.
Mais, à coup sûr à la barre, il comprendra que les juges maliens ne sont pas des adeptes des films policiers mais des praticiens du droit positif.
Youssouf Coulibaly alias ‘‘Rougeau’’ a donc intérêt durant son séjour carcéral à la maison d’arrêt de Bamako (où il a été déféré) de trouver d’autres arguments, plus solides pour convaincre sur son double forfait : assassinat avec voie de fait et évasion. Et après, il se méfiera de l’argent qui peut peser plus lourd que la vie humaine.
Par Mariam SISSOKO
Source: Le Sursaut