Immixtion des religieux musulmans dans la gestion politique du Mali : Le temps donne raison enfin au Général Moussa Traoré et à Alpha Oumar Konaré
Vingt huit (28) ans après la chute du Général Moussa Traoré et Dix huit(18) ans après le départ de Alpha Oumar Konaré de Koulouba et face à la domination et l’ancrage des religieux musulmans dans la gestion politique du Mali, le temps vient de leur donner raison aujourd’hui pour avoir mis les religieux à l’écart de la politique. Bien que ces deux présidents de la république aient déclaré haut et fort qu’ils ne sont pas contre les religieux musulmans, bien qu’ils aient déclaré haut et fort que la religion fut-elle musulmane et la politique ne font pas bon ménage, ces deux présidents de la république n’ont jamais été entendu, ni compris par les maliens et leurs ennemis pardon leurs adversaires de tout bord et pire ils furent traités de tous les péchés d’Israël. Mais tout ce beau monde avait oublié un détail que seul le temps est le juge d’où la date du 5 Avril 2019.
En acceptant l’immixtion des religieux musulmans dans la gestion des affaires publiques de l’Etat à partir de 2002, on a fait qu’assister à la prolifération des associations islamiques dans le pays dont le nombre dépasse l’entendement. Ainsi lors de la présidentielle de 2002, les voix des religieux musulmans furent sollicitées par les différents candidats et plus particulièrement Ibrahim Boubacar Keita. C’est dans cet ordre d’idée que l’actuel président de la république Ibrahim Boubacar Keita bénéficia le soutien du Chérif de Nioro et de Mahmoud Dicko très influent à Bamako. Quant à ATT, lui obtiendra le soutien de Cherif Ousmane Madani Haidara même si ce n’était pas à visage découvert contrairement au Chérif de Nioro et de Mahmoud Dicko. N’eût été l’intervention de Feu Oumar Bongo via la France pour calmer IBK et ses partisans qui avaient revendiqué la victoire, le pays allait sombrer dans un désastre total. Après la chute du régime d’ATT le 22 mars 2012 suite au putsch d’Amadou Haya Sanogo, les religieux musulmans sont revenus en force notamment le Chérif de Nioro et Mahmoud Dicko qui ont su mobiliser leurs adeptes, les militaires et la majorité de la population en portant leur choix sur IBK lors de la présidentielle de 2013. Quant à Chérif Ousmane Madani Haidara, lui mobilisait ses partisans en faveur de Soumaila Cissé même si c’était en cachette car il n’est un secret de polichinelle pour personne que ces deux leaders religieux sont de confession différente à la limite se détestent à mort. Ce qui sera confirmé 5 ans plus tard avec l’affaire des 100 millions offerts par Soumi Champion au natif de Tamani via Mamadou Hawa Diaby Gassama et l’ambassadeur Bandiougou Diawara. Rappelons que lors de la présidentielle de 2013, un autre candidat en la personne de Zoumana Sako avait mis en garde contre l’immixtion des religieux musulmans dans la politique et il avait été traité de tous les péchés d’Israël par les partisans surtout du candidat Ibrahim Boubacar Keita. Et de cette date de 2013 on ne fait qu’assister à la création des associations islamiques comme le Mouvement Sabati, le Groupement des leaders religieux, la ligue islamique des musulmans et avec son lot de nouveaux leaders religieux. Et l’année 2018 fut l’apothéose des religieux musulmans qui sont désormais devenus incontournables sur la scène politique. Ce qui a aiguisé les appétits de ces religieux musulmans qui se voient désormais incontournables. Ainsi les religieux qui étaient avec IBK en 2013 changent de camp et optent pour un autre candidat et du coup il récupère ceux qui n’étaient pas avec lui en 2013. Et le malien lambda et autres observateurs de la scène politique assistent avec impuissance le bal de ces religieux musulmans qui ne faisaient que s’entredéchirer au vu et au su de tout le monde. Et ce devait arriver arriva le 5 Avril dernier avec la démonstration de force de Mahmoud Dicko appuyé par le Chérif de Nioro pour imposer son point de vue sur le choix des hommes devant diriger le pays. La preuve ils exigent le départ de Soumeylou Boubeye Maiga de la primature sous peine de paralyser le pays tous les Vendredis après la prière. Aujourd’hui les langues ont commencé à se diluer et certains maliens vont jusqu’à demander pardon au Général Moussa Traoré et à Alpha Oumar Konaré.
Les Maliens rattrapés par les vérités de GMT et AOK
En effet suite à leurs décisions d’éloigner les religieux de la politique de la gestion des affaires publiques de l’Etat, Général Moussa Traoré et Alpha Oumar Konaré avaient été traités de tous les maux de la terre et subi toutes sortes de dénigrements et de diffamations jusqu’à les traiter de mécréants. A l’époque les adversaires de ces deux présidents de la république ont pu intoxiquer la majorité analphabète des maliens pour faire croire qu’ils sont contre l’islam alors qu’il existait des mosquées partout dans le pays et mieux GMT et AOK ont été toujours présents à la grande mosquée lors des fêtes religieuses musulmanes. Mieux encore, GMT fermait tous les bars et maquis et interdisait la vente des boissons alcoolisées publiquement par respect au mois de Carême. On se rappelle encore des interdictions incessantes faite à Cherif Ousmane Madani Haidara à faire des prêches enflammés lors des différents Maoulouds à Bamako. Ce qui obligeait le natif de Tamani à a se rendre à Mopti pour tenir ses prêches. D’ailleurs Ançar a été créé dans la capitale de la Venise malienne pour soutenir Ousmane Madani Haidara dans ses moments difficiles et tumultueux avec le pouvoir d’alors de GMT. A titre de rappel GMT et AOK avaient toujours dit et redit que la politique et la religion ne vont pas de pair. Et que si jamais ces religieux musulmans venaient à s’immixer dans la politique, le pouvoir politique risque de se faire substituer par le pouvoir religieux. Ce qui est en passe de se produire en témoigne la marche du 5 Avril dernier.
Moussa Bamba