Hommage aux victimes du M5-RFP : une journée de recueillement sous fond de tension
Meguetan Infos
A Badalabougou, devant la mosquée de l’imam Mahmoud Dicko, le mouvement du 5-juin, à l’origine de la chute du régime IBK, a rendu, ce 11 juillet, hommage à ses martyrs. La journée de recueillement a pris fin par les prières de l’Imam Dicko. Quant au Premier ministre Choguel, son absence a été particulièrement remarquée.
« C’est le mensonge qui règne dans ce pays ». Alors que ses prédécesseurs au micro clamaient le ‘’chemin tracé’’, Clément Dembélé casse les codes. Avec la virulence que l’on lui connaît, il ajoute : « tout ce qu’ils sont en train de dire sur la justice pour nos martyrs, c’est du mensonge. Si vous ne vous levez pas, ils vous parleront d’indemnisation et on en restera là ».
Aux dires de Clément Dembélé, on n’a pas besoin d’une longue enquête pour arrêter les responsables des tueries des 10, 11 et 12 juillet 2020. «Si Choguel et Assimi veulent régler ce problème, c’est en 20 minutes », a affirmé l’orateur apparemment très remonté contre le manque de justice. « Ceux qui ont tué, ont été promus, et certains sont devenus ministres et d’autres roulent dans des 4×4 », a expliqué Clément à son assistance.
« Nous ne demandons pas la vengeance, nous demandons la justice »
Au moins trois ministres M5-RFP, membres de l’actuel gouvernement, ont fait le déplacement à Badalabougou. Cependant, l’absence du Premier ministre a été particulièrement remarquée. La raison de son absence, a exprimé l’imam Oumarou Diarra, est la rencontre avec des leaders des étudiants qui viennent de décréter un arrêt de cours au niveau des universités.
Prenant la parole, l’Imam Dicko n’a pas caché sa colère face à la lenteur du dossier des victimes toujours “en instruction”. « Vous êtes au pouvoir, nous ne devrions pas avoir à demander que justice soit rendue », a indiqué l’imam Dicko en s’adressant aux ministres du M5-RFP, assis à la même table que lui. « Nous ne demandons pas la vengeance, nous demandons la justice », a répété, avec insistance, l’imam Dicko.
L’imam de Badalabougou a appelé, avec force, à la refondation de la justice malienne. « Le problème est que notre démocratie est un problème de justice ». « Nous avons choisi de donner énormément de pouvoir à la justice. Ils (les juges) peuvent vous priver de votre liberté, ils n’ont de compte à rendre à personne », a expliqué l’imam sollicitant la réglementation du pouvoir des magistrats maliens.
Mamadou TOGOLA/maliweb.net
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