Histoire de femme / “BAYA”, arme de séduction ou signe de dévergondage : Les conseils d’une “magnamaga”
Les femmes ne manquent pas d’imagination et d’astuces pour séduire. Outre la lingerie extra sexy, leur trouvaille, le port ostensible de perles africaines appelées “baya“. Un tour chez Mme Tounkara Bintou Kébé dite Intou, une conseillère conjugale appelée “magnamaga” nous a permis d’en savoir plus sur cet accessoire secret de beauté.
Selon Mme Tounkara, cette astuce d’ornement de la hanche est un ensemble de perles ou de collier qui permet non seulement à la femme de séduire son partenaire mais aussi de mettre sa féminité en valeur. Ainsi, pour la dame quarantenaire, cette parure est réservée aux femmes mariées et les enfants en bas âge. “Elle ne doit pas être portée par n’importe qui et n’importe comment”, dit-elle.
“Chez nous, dès qu’on annonce une cérémonie de mariage, c’est les mères qui suggèrent qu’on fasse ces astuces pour la nouvelle mariée et d’ailleurs c’est ce qui est recommandé”, ajoute la conseillère. “Pour les enfants en bas âge, c’est une sorte de protection contre les maladies et les mauvais esprits”. Suivant les explications de Mme Tounkara, il y a plusieurs sortes de “baya”.
Il s’agit, entre autres, de “pèmè” fait de colliers lumineux pour éclairer la chambre, le “moro-moro” est fabriqué et parfumé à l’aide des fruits de certains arbres comme le ditakh qui sont polis et sur lesquels on prononce des incantations dont seules les vieilles personnes et les conseillères matrimoniales ont le secret.
Aux dires de la conseillère, certaines jeunes filles utilisent ces tours de hanche à d’autres fins. “On rencontre à longueur de journée, des jeunes filles qui exposent ces accessoires à la vue de tous les hommes. On se demande si c’est un outil de séduction au sein du foyer ou un manque d’éducation pour certaines”.
Delphine Camara, une jeune fille de 27 ans, nous affirme qu’elle porte le “baya” par simple plaisir. “Le port de baya est un simple plaisir pour moi, car il permet de mettre en valeur mes formes et dessinent davantage ma silhouette même étant habillée”. “C’est une astuce sensuelle qui doit être privé. Seul mon partenaire est autorisé à le découvrir”, rétorque Mme Cissé Assétou.
M. Tounkara, comptable dans une société de la place, accuse la défaite face à cet accessoire secret de beauté : “C’est excitant dès que j’entends les bruits sonore du baya, je suis baba”. Et de poursuivre : “Quand je vois la hanche de ma partenaire ornée de cette astuce, c’est très excitant rien que d’y penser”.
Awa Sogodogo