Guinée : manifestations anti-junte, heurts entre jeunes et forces de sécurité à Conakry
Meguetan Infos
Des heurts ont opposé mercredi à Conakry des jeunes et les forces de l’ordre guinéennes après l’appel de l’opposition à une reprise des manifestations contre la junte et malgré une médiation religieuse en cours, a constaté un journaliste de l’AFP.
Les affrontements ont fait au moins huit blessés parmi les manifestants et deux dans les rangs des forces de l’ordre, a indiqué à l’AFP une source médicale qui a réclamé l’anonymat par crainte pour sa sécurité.
Des groupes de jeunes très mobiles ont jeté des pierres sur les forces de l’ordre qui répliquaient en lançant des gaz lacrymogènes dans plusieurs quartiers de la capitale. Des témoins ont rapporté auprès de l’AFP des manifestations à Labé (nord) et à Nzérékoré (sud-est).
Les Forces vives de Guinée, collectif formé de partis, de syndicats et d’organisations de la société civile, ont appelé à une série de manifestations à Conakry et dans le pays à partir de mercredi.
Elles réclament l’ouverture d’un dialogue crédible en vue d’un retour rapide des civils à la tête du pays, la levée de l’interdiction de toute manifestation instaurée par la junte en 2022 et la libération de leurs membres emprisonnés ainsi que l’arrêt de ce qu’elles dénoncent comme un « harcèlement » judiciaire exercé par les autorités.
Parmi les revendications figure la libération de trois figures de la société civile, Oumar Sylla, alias Foniké Mangué, Ibrahima Diallo et Mamadou Billo Bah.
Les manifestations reprennent alors que des chefs religieux tentent une médiation entre le collectif et la junte qui a renversé le président Alpha Condé en 2021.
La junte s’est dite prête à libérer Foniké Mangué, Ibrahima Diallo et Mamadou Billo Bah et à lever les mesures de contrôle judiciaire imposées à un certain nombre d’opposants, a indiqué la médiation dans un communiqué. Les avocats des trois hommes ont cependant rapporté que la junte conditionnait leur libération à un abandon de leur engagement de leur part, ce qu’ils ont refusé.
Les militaires se sont engagés sous pression internationale à rendre la place à des civils élus d’ici à fin 2024, le temps de mener de profondes réformes, disent-ils.
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