Une délégation de la Cédéao a été dépêchée en Guinée après le sommet extraordinaire de ce mercredi et les sanctions a minima, suite au coup d’État militaire du dimanche 5 septembre 2021. La délégation doit rencontrer le nouvel homme fort du pays, le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya.
Avec notre envoyée spéciale à Conakry, Charlotte Idrac
L’avion de la République du Ghana s’est posé vers 10h45 heure locale à l’aéroport de Conakry. À son bord, cette mission diplomatique composée notamment des ministres des Affaires étrangères du Ghana, Mme Shirley Ayorko Botchway, Robert Dussey du Togo, Alpha Barry du Burkina Faso, Geoffrey Onyema du Nigeria, également le président de la Commission de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), Jean-Claude Kassi-Brou.
Ils ont été accueillis directement, sans déclaration dans un salon VIP par une délégation du CNRD, des proches de Mamady Doumbouya. La presse, sauf la RTG la télévision nationale, a été tenue à l’écart.
Quelques minutes plus tard, un convoi d’une vingtaine de véhicules a quitté l’aéroport sous bonne escorte, direction l’hôtel Riviera, un hôtel de luxe, tout près du QG des forces spéciales, leur base près du palais du Peuple à Conakry. Cette délégation devrait en principe, c’est le programme théorique, quitter Conakry en fin d’après-midi.
La priorité de cette délégation, c’est le sort d’Alpha Condé. L’objectif principal, selon un membre de la délégation, c’est de pouvoir le voir, de s’assurer qu’il va bien et de le faire quitter Conakry au plus vite, « dans les jours qui viennent ». Selon cette source, ce n’est pas un pays d’Afrique de l’Ouest qui serait envisagé s’il quittait le territoire, mais ce ne serait pas non plus hors du continent.
Jusqu’ici, le CNRD, la junte n’a pas donné d’indication sur ses intentions concernant Alpha Condé. Elle n’a pas non plus dévoilé son lieu de détention, mais plusieurs sources renseignées indiquent qu’il se trouverait au QG des forces spéciales. « Alpha Condé est bien traité et voit son médecin régulièrement », répond simplement un membre du CNRD. Pour ce qui est de la suite politique, des contours de la transition, une autre mission diplomatique de la Cédéao est envisagée dans un second temps.