ACTUALITÉSsanté

Grossesses en milieu scolaire : gros risque pour les élèves

Les grossesses précoces et non désirées, sont de plus en plus fréquentes en milieu scolaire au Mali. Dans la capitale malienne surtout, les établissements scolaires déplorent ce phénomène qui devient un réel fléau. Mais les pesanteurs sociales et certaines réalités font que la dénonciation de cet acte demeure difficile pour les parents et les responsables.

Devenues monnaies courantes, les grossesses précoces en milieu scolaire, sont de véritables entraves à l’éducation de la jeune fille car n’ayant pas souvent l’âge de la maturité ni physique ni mentale de supporter une grossesse. Ce qui les empêche, non seulement d’être régulière. Elles sont souvent même absentes par peur du regard et des railleries de leurs camarades puisqu’elles se voient souvent abandonnées. Une crainte permanente pour les parents de jeunes filles.

« Aujourd’hui les jeunes malgré leur éducation et leur sens plus éveillés qu’à notre époque, contractent des grossesses précoces qui deviennent par la suite indésirables. Depuis que ta fille commence à avoir le corps d’une femme, les craintes ne te laissent plus car le monde d’aujourd’hui est très vicieux. Les enfants se basant sur les scénarios des télés réalités, veulent en faire autant oubliant que c’est juste de la fiction pour leur distraction, sans se soucier ou ignorant souvent les conséquences d’un tels actes. Résultats : des grossesses dont les pères sont pour la plupart des élèves, qui n’ont aucun moyen financier pour faire face à cette grossesse à plus forte raison que d’assumer cette responsabilité. Elles sont aussi confrontées à l’influence de certaines personnes plus âgées qu’elles qui exercent une certaine menace sur elle. Toute chose qui fait que la plupart du temps, elles taisent le non de l’auteur à cause de la peur, » dénonce Hadja Touré, mère de 4 enfants.

Ce qui s’avère ne pas être sans conséquence pour bon nombre de jeunes filles. Pour la plupart d’entre elles, leurs vies sont marquées déceptions énormes. « Ces enfants sont tellement insouciants souvent après s’être fait enceinter décident de se faire avorter. Ce qui peut avoir de nombreuses conséquences, comme passer de vie à trépas. Celles qui décident de garder leur grossesse doivent faire face aux conséquences sociales, mais aussi à une grande probabilité de perdre une année scolaire. Si l’on est moins courageux, plus question de continuer les études. Une triste réalité que nous devrions accepter car aucun parent ne peut surveiller ses enfants nuit et jour. De même l’on ne peut aussi empêcher un adolescent de faire ce qu’il veut, » confie Sadio Diarra.

Il ne faut donc toujours pas accuser les enfants, car nous sommes tous autant responsables qu’eux. Nous confie Mme Korotimi Traoré, conseillère pédagogique à la scolarisation des filles au CAP de Faladiè. « Avec les changement générationnels, le mode de vie de ces enfants est complètement différent de celui de leurs parents. Car à leur temps s’abstenir était l’arme forte des jeunes. On pouvait entretenir des relations sans sexualité avant le mariage, tel n’est pas le cas aujourd’hui.

Les cas de grossesses précoces étaient dus aux mariages forcés, mais de nos jours, les réalités ne sont pas les mêmes. Au regard de tout ce qu’ils constatent en longueur de journée, il est urgent que les parents changent leurs conceptions de l’éducation avec leurs progénitures. Ceci afin de leur inculquer les valeurs morales conséquentes, pour une plus grande responsabilité ». Dira Mme Traoré.

« Dans les années 70, une élève en état de grossesse, après le contrôle, était renvoyée sans condition. Sa scolarité étant ajournée, la plupart des jeunes filles après accouchement, préféraient abandonner les études mais le constat a été fait que ces filles ne revenaient plus à l’école. D’où la suspension de sanction de renvoi. Toute chose qui concourt à ce laissez-aller aujourd’hui dans nos écoles, » conclut dame Koritimi Traoré.

Adam DIALLO

Source: Bamakonews

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page
Open

X