Grève des enseignants : Le Bras de fer se poursuit !
Boubou Cissé et les enseignants sont à couteaux tirés comme des carnivores autour d’un cadavre de gibier. Chacun des deux adversaires croit que l’autre a atteint ses limites dans ce jeu inutile.
Les seuls perdants dans ce jeu inutile sont les enfants des pauvres et des zones reculées du pays. Selon la stratégie mise en place par le gouvernement, en principe, c’est le 11mars 2020 que les volontaires doivent commencer leur mission d’enseignement dans les écoles publique sur une grande partie du territoire national.
Malgré leur nombre insignifiant par rapport au besoin (4 enseignants volontaires à la place de 27 enseignants dans un groupe scolaire), le gouvernement a montré aux enseignants grévistes sa stratégie.
Aussi, pour donner une « leçon de bonne conduite à ces enseignants grévistes », le ministre a ordonné la retenue d’une période de 19 jours sur leurs salaires. Comme des co-épouses, la même date choisie par le gouvernement pour le début de mission des volontaires est la même date choisie par les enseignants grévistes pour manifester et exiger l’application de l’article 39.
A Bamako comme un peu partout dans le pays, cette manifestation a eu lieu. Pour le cas de Bamako, la marche des enseignants a tourné au vinaigre car tout ne s’est pas passé comme prévu. L’itinéraire de la marche partait du boulevard à la primature pour rencontrer le premier ministre par rapport à leur doléance stipulée par l’article 39.
De sources concordantes, le PM, Boubou Cissé, aurait ordonné au ministre de la sécurité de réprimer les enseignants et d’utiliser tous les moyens possibles pour les dispersés. Intox ou vérité ?
Dans tous les cas, chaque partie se défend et veut que la vérité soit de son côté. Une chose est néanmoins sûre, cette répression a été mal vue par beaucoup d’organisations et associations, qui pensent que la « démocratie est en train d’être bafoué par le PM » et soutiennent les enseignants jusqu’à la satisfaction de leur droit.
Compte tenu du degré de la situation entre le gouvernement et les enseignants, le président du haut conseil islamique, Ousmane Madani Haidara, le parrain de la CMAS, Mahamoud Dicko, la société civile et le président de la République sont interpellés pour la résolution de cette crise « Il faut contrôler la situation dès qu’il est temps car nous sommes dans un mois fétiche. La marche demeure un droit garanti par la constitution de notre pays », a expliqué un vieux sage lors d’un échange avec certains journalistes.
Selon d’autres observateurs, même si les enseignants réclament leur droit en refusant de retour à l’école tout en poursuivant les négociations, ils ne doivent pas empêcher l’Etat à faire fonctionner l’école comme il peut. Car, l’Etat a aussi des droits à donner aux Maliens. L’éducation est un droit fondamental de l’enfant et s’y opposer est une violation des droits de l’homme.
B.M