Grève des banques : Les usagers gagnés par l’incertitude et l’anxiété
Meguetan Infos
Le samedi 23 Octobre, au cours d’une conférence de presse le Syndicat National des Banques, Assurances, Etablissements Financiers et Commerces (SYNABEF) avaient confirmé le maintien de la grève de 72h qui s’est effectivement déroulée du mercredi 27 au vendredi 29 Octobre 2021. Il s’agit d’un moyen de pression qu’ils disent reconductible jusqu’à l’obtention d’une satisfaction entière des revendications mentionnées dans le préavis. En attendant la suite, les paisibles citoyens auront souffert corps et biens de la première manche du bras-de-fer entre employeurs et employés de banque, Intervenu en pleine fin mois et de paye salaire ainsi qu’à la veille de la rentrée scolaire.
Les grévistes par la voix du secrétaire général du syndicat, Hamadoun Bah, exigent « le retour à la BDM de Mme KANE Djénébou Sall qu’ils estiment arbitrairement licenciée, la relecture de la convention sur la grille salariale pour une augmentation de 30% qui, selon la convention doit se faire tous les 3 ans, entre autres. Le syndicat réclame aussi de mettre dans leur droit 45 travailleurs d’ECOBANK Mali licenciés pour motif économique.
Sur les 14 établissements bancaires que compte le Mali, plus d’une dizaine ont pris part à la grève et trois grosses pointures ont fait défection dont la Banque de Développement du Mali (BDM S.A.), la Banque Of Africa (BOA) et la Banque Internationale pour le Commerce et l’Industrie au Mali (BICIM) qui n’ont pas suivi le mouvement. Et pour ceux qui ont suivi l’émit d’ordre, le service minimum n’a point été assuré en dehors des guichets automatiques demeurés opérationnels.
Somme toute, au regard des difficultés du pays et sa situation sécuritaire ajoutée aux contraintes de la rentrée scolaire, le moment était visiblement mal choisi pour le déclenchement d’une grève. C’est du moins ce qu’on peut retenir sentiments recueillis auprès de citoyens interrogés à travers la capitale. « Nous amorçons la fin du mois et le salaire vient de tomber. J’ai besoin d’argent pour régler mes factures et mon loyer. Mais il est impossible pour le moment », a confié Mamadou Diarra, un fonctionnaire de l’Etat qui dit redouter catastrophe au cas où la situation devrait se répéter.
Mme Doumbia Hawa Kanté, ménagère de son état, se souci quant à elle de l’avenir de ces enfants et estime que la grève est tombée à un très mauvais moment. La rentrée des classes étant annoncée pour aujourd’hui, elle s’inquiète notamment que son mari ne puisse pas régler à temps les frais de scolarité et acheter les fournitures scolaires de leurs enfants. Et d’exprimer au passage, non sans se lamenter, la crainte d’une incompréhension avec le propriétaire du loyer qu’elle présente comme un homme très difficile.
Avec tant d’incertitudes et d’inquiétudes, les citoyens interrogés se rongent les ongles et attendent avec beaucoup d’anxiété une issue plus heureuse que les précédents pourparlers infructueux entre la SYNABEF et les entreprises des secteurs bancaire et financier. «Nous souhaitons que les différents parties trouvent un accord au plus vite car ce sont nous les citoyens qui en subissons les conséquences», s’est confié Oumar DIA, un chef entreprise.
Aly Poudiougou
Le Témoin