Gouvernement du Dr Choguel Kokalla Maïga : 28 ministres, 17 nouveaux, 6 femmes: qui sont-ils ? D’où viennent-ils ? De quoi sont-ils capables ?
Meguetan Infos
Les membres du gouvernement du Dr Choguel Kokala Maïga sont connus, depuis vendredi 11 juin. Il compte vingt- huit ministres dont trois ministres délégués. On dénombre six (06) femmes.
Comme dirait l’autre, la montagne a accouché d’une souris. Très attendu par les Maliens, l’équipe gouvernementale devant conduire le Mali aux élections en 2022 pour renouer avec la légalité constitutionnelle rompue par le coup d’État d’août 2020 est diversement appréciée par l’opinion nationale. Pour les uns, le gouvernement formé, le 11 juin 2021, ne reflète que les ambitions des militaires qui gardent toujours les ministères régaliens.
Pour les autres, il est l’émanation du peuple malien à travers sa composante, le Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5- RFP) et les militaires qui ont parachevé la lutte du peuple contre le régime d’IBK, renversé, le 18 août 2020.
Sur les vingt- huit (28) membres que compte le gouvernement dirigé par Dr Choguel Kokala Maïga, dix- sept (17) sont nouveaux. Il s’agit de Mahamadou Kassogué, ministre-de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des-Sceaux, Ibrahim Ikassa Maïga, ministre de la Refondation de l’État, chargé des Relations avec les Institutions, colonel-major Daoud Aly Mohammedine, ministre de la Sécurité et de la Protection civile, Mme Dembélé Madina Sissoko, ministre des Transports et des Infrastructures, Abdoulaye Diop, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Mme Sidibé Dedeou Ousmane, ministre de l’Éducation nationale, Mme Diéminatou Sangaré, ministre de la Santé et du Développement social, Madame Diawara Aoua Paule Diallo, ministre du Travail, de la Fonction publique et du Dialogue social, Modibo Keïta, ministre du Développement rural, Bakary Doumbia, ministre de l’Entreprenariat national, de l’Emploi et de la Formation professionnelle, Mme Wadidié Founè Coulibaly, ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Bréhima Kamena, ministre de l’Urbanisme, de l’Habitat, des Domaines, de l’Aménagement du territoire et de la Population, Modibo Koné, ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable, Andogoly Guindo, ministre de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme, Mme Fatoumata Sékou Dicko, ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé des Réformes politique et institutionnelles, Oumarou Diarra, ministre délégué auprès du ministre de la Santé et du Développement social, chargé de l’Action humanitaire, de la Solidarité, des Réfugiés et des Déplacés, Youba Bâ, ministre délégué auprès du ministre du Développement rural, chargé de l’Élevage et de la Pêche.
Ils viennent de tous les horizons. Si certains ont marqué d’une pierre blanche leur parcours partout où ils ont servi. Par contre, d’autres continuent de traîner des casseroles de leur gestion.
De quoi sont- ils capables ?
Mahamadou Kassogué, ministre-de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des-Sceaux. Il est de la trempe des travailleurs maliens qui ont résisté à toutes les tentations pour construire sa carrière autour des valeurs d’homme intègre, honnête, humble, sobre et dévoué au travail. Avant sa nomination, il était le procureur du Pôle économique et financier du tribunal de première instance de la commune III. Il hérite d’un département explosif. La soif de justice a poussé le peuple malien à battre le pavé pour chasser IBK du pouvoir. À cet effet, les regards des Maliens seront tournés vers Mahamadou Kassogué pour mener une lutte sans merci contre lutte contre la corruption et la délinquance financière. Et il n’est pas sur un terrain inconnu.
Avantages: connaissance de tous les dossiers de la lutte contre la corruption. Avec lui, le peuple malien peut enfin espérer que les délinquants vont répondre de leurs actes.
Ibrahim Ikassa Maïga, ministre de la Refondation de l’État, chargé des Relations avec les Institutions. Il s’est révélé au public malien par ses analyses sur les plateaux de télévisions privées. Lui aussi n’est pas sur un terrain inconnu. Pour avoir été un des porte-paroles du Mouvement du 5- juin-Rassemblement des forces patriotes (M5- RFP) qui a contribué à la chute d’IBK, il connaît les enjeux des réformes sans lesquelles le Mali nouveau ne verra pas le jour.
Avantages: sa capacité d’analyse, sa jeunesse et la maîtrise du dossier des réformes. Avec lui, l’espoir est permis.
Colonel-major Daoud Aly Mohammedine, ministre de la Sécurité et de la Protection civile. Homme de terrain, pour avoir été commandant de Jigui Tougou à Mopti et ancien chef d’état-major adjoint de l’armée malienne, le colonel- major Daoud est bien placé pour évaluer les questions sécuritaires et de lutte contre le terrorisme.
Bakary Doumbia, ministre de l’Entreprenariat national, de l’Emploi et de la Formation professionnelle. Connu du monde des Organisations non gouvernementales (ONG), il donnera un coup de fouet à la création d’emplois et à la formation professionnelle jusque-là sacrifiées sur l’autel des ambitions des ministres politiques qui en ont fait un département de placement de militants.
Modibo Koné, ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable. Pour avoir dirigé la Compagnie malienne de textile (CMDT), il sait déjà les attentes des populations en matière de protection de l’environnement, de l’assainissement et du Développement durable. Ancien fonctionnaire international, il pourra jouer la carte de son carnet d’adresses pour attirer les partenaires financiers engagés dans la lutte contre le changement climatique et l’ensablement du fleuve Niger.
Andogoly Guindo, ministre de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme. Il est sur terrain connu. Il fut secrétaire général du ministère de la Culture, conseiller technique et ancien directeur du Bureau malien du droit d’auteur. Il va poursuivre le vaste chantier de réformes de son prédécesseur Mme Kadiatou Konaré pour que notre culture soit une source de richesses et de création d’emplois.
Si c’est vrai qu’ils ont été choisis pour leurs compétences et leurs connaissances des dossiers, rien ne doit les empêcher de mener à bien la mission à eux confiées pour sauver le Mali de l’abîme.
Yoro SOW
Inter De Bamako