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Gouvernement de Transition et lutte contre l’impunité : Des justiciables dénoncent de plus en plus des cas d’injustice

Meguetan Infos

Sur le motif  d’une lutte farouche contre l’impunité, le pouvoir de transition ne cesse de faire beaucoup de frustrations à travers des dossiers judiciaires, où des victimes finissent par invoquer la justice divine.

La tentation est forte de commettre des erreurs graves de justice lorsque des acteurs de l’appareil judiciaire tiennent à gagner des points aux yeux du pouvoir politique, dont ils sont pourtant censés indépendants.

En effet, dans la dynamique du changement opéré au Mali en août 2020, les nouveaux dirigeants du pays et le peuple se sont inscrits dans une vigoureuse lutte contre l’impunité. Ceci, dans la mesure où le pouvoir déchu de feu Ibrahim Boubacar Kéita a été longuement critiqué pour sa culture de l’impunité, de la complaisance et d’un certain laxisme dans la gestion des affaires publiques.

C’est ainsi qu’après la phase dite de la « rectification » de la Transition, le discours politique dominant a consisté à dire que le président Bah N’Daw et son Premier ministre, Moctar Ouane « s’étaient aussi inscrits dans la poursuite du système IBK. Et le communiquant du Colonel Assimi Goïta a même déclaré que le président Bah N’Daw empêchait que la volonté politique de mettre fin à l’impunité dans le pays puisse prospérer. Il tenterait, confiait-il, de s’opposer à la poursuite judiciaire de certains hauts cadres du pays.

Cette campagne de communication et de mobilisation a sérieusement impacté l’opinion que du coup, une nouvelle ère avait été ouverte dans la conscience populaire. Les Maliens se disaient alors que la bonne politique de gouvernance du pays devait faire une place de choix au châtiment, à une sorte de justice plutôt musclée. C’est dans cette voie que les populations devraient se dire que les « patriotes », les nouveaux hommes forts du pays, sont plus crédibles à travailler en vue d’arrêter l’impunité surtout dans la gestion des affaires de la Cité. Et  cette fin de l’impunité ne peut s’entrevoir qu’à travers des cas d’arrestations massives de présumés cadres indélicats et même de certains individus cités dans des divers crimes et délits. Certaines de ces infractions peuvent tendancieusement se rapprocher des domaines sensibles comme la lutte contre le terrorisme, contre l’économie criminelle, contre les atteintes portées au crédit de l’Etat, etc.

Et, comme pour l’écrasante majorité des Maliens, il urge de redorer le blason de leur Etat, tout ce qui touche au respect du bien public, à la lutte contre le terrorisme, au trafic de drogues et domaines connexes, les présumés impliqués à toutes les chances d’être coupables ! Ce qui facilite la tâche à certains acteurs de la machine judiciaire de se donner des ailes pour ne pas être en marge de l’opinion dominante. Sauf que la question est de savoir si ces acteurs de la justice travaillent pour plaire au peuple ou simplement pour dire le droit.

L’ancien ministre de la Justice, Me Mamadou Ismaïla Konaté énonçait récemment que dans certaines affaires, certains magistrats semblent plus préoccupés par le moral d’une certaine opinion que par autre chose. C’est dans ce sens que des appels interjetés hâtivement par des procureurs et/ou leurs substituts juste pour empêcher que des prévenus ou des justiciables recouvrent leur liberté (ne serait-ce que provisoire) frisent simplement l’injustice ou plutôt une justice aux ordres.

C’est dans ce sillage que des observateurs avertis citent des affaires judiciaires dans lesquelles exhalent des relents d’injustices assez déconcertants. Il s’agit par exemple de la détention préventive de feu l’ancien Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga dans l’affaire dite de l’avion présidentiel, des anciens ministres Mahamadou Camara, Mme Bouaré Fily Sissoko, Amadou Thierno Hass Diallo. Idem pour la détention de nombreux élus municipaux pour des malversations sur desquelles de nombreux doutes demeurent. Ce qui fait dire à un expert des questions judicaires que, dans de nombreuses procédures, il y a « une volonté ambiante de brandir des trophées de guerre de la lutte contre l’impunité ». Des propos qui interpellent le ministre de la Justice, Mamoudou Kassogué, mais aussi et surtout, le président de la Transition, le Colonel Assimi Goïta.

Boubou SIDIBE/maliweb.net

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