Gouvernement Boubou Cissé Michel Sidibé, nommé ministre, accusé de tolérer le ‘ harcèlement et l’abus de pouvoir’’, à l’ONU-Sida
Un haut responsable de l’ONU accusé de «tolérer le harcèlement et l’abus de pouvoir
» a été nommé ministre de la Santé au Mali. Michel Sidibé a dû faire face à des pressions pour quitter son poste à la tête de l’ONU-Sida. Il a notamment été critiqué pour n’avoir pas bien géré une allégation d’agression sexuelle portée à l’encontre de l’un de ses adjoints. Selon
un rapport d’expert indépendant, publié l’année dernière, M. Sidibé avait donné le ton suivant: « opacité, permis de commettre un acte répréhensible et représailles contre ceux qui dénoncent de
telles pratiques ». Ces conclusions ont incité l’un des plus importants donateurs de l’agence, le gouvernement suédois, à retenir le financement jusqu’à la démission de l’actuel ministre malien de la Santé. Sidibé, qui a été nommé directeur exécutif de l’agence en 2009, avait précédemment annoncé sa démission de son poste en juin, mais il devrait partir plus tôt.
Le rapport commandité à la suite d’allégations, notamment de celles de Martina Brostrom, qui affirmait avoir été agressée sexuellement par Luiz Loures, directeur exécutif adjoint de UNAids
(ONU-Sida). Loures a nié ces accusations à la suite d’une enquête. Brostrom a déclaré que Sidibé avait tenté de la corrompre pour qu’elle aabandonne l’allégation en lui offrant une promotion. Dans un compte rendu confidentiel d’une réunion du personnel, Sidibé a semblé attaquer les
dénonciateurs, les accusant de manquer d’éthique. Sidibé a nié avec véhémence
les affirmations selon lesquelles il aurait mal géré l’allégation portée contre Loures
et s’est excusé pour les erreurs commises dans son discours au personnel. Les organismes
de bienfaisance des Nations Unies et internationaux ont été soumis à une surveillance minutieuse lors du traitement de leurs plaintes pour inconduite sexuelle.
Les militants ont affirmé que les
agences devraient faire davantage pour
empêcher ceux qui tolèrent les abus d’occuper
des postes de responsabilité
ailleurs. Le rapport indépendant sur UNAids
a suggéré de nommer «un dirigeant
digne de confiance et énergique» à la tête
de l’agence, qui est le fer de lance de la
lutte mondiale contre le sida et le VIH.
L’année dernière, un rapport de l’UNAids,
Miles to Go, avait averti que la réponse
mondiale au sida était à un stade précaire.
Bien que des progrès aient été réalisés, y
compris une baisse de 34% du nombre de
décès depuis 2010, le rapport indique que
les efforts mondiaux ne sont pas en voie
d’atteindre les objectifs pour mettre fin à
l’épidémie. Il a averti que les nouvelles infections
à VIH étaient en augmentation
dans une cinquantaine de pays, que la réduction
du nombre de décès liés au sida
n’avait pas suffisamment progressé et que
le manque de ressources menaçait le succès.
Sidibé a été nommé nouveau ministre de
la Santé du Mali par le président Ibrahim
Boubacar Keita, qui a annoncé dimanche,
5 mai dernier, la nomination d’un nouveau
gouvernement.
www.theguardian.com (traduction de la
rédaction)
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