Gestion intégrée des risques : La coalition régionale de Kayes présente ses résultats
Dans le cadre de la gestion intégrée des risques, la coalition régionale de Kayes et l’Union Régionale des Coopératives Agricole de la Région de Kayes sont en train de jouer pleinement leur rôle et ont glané des résultats prometteurs. Les membres de la coalition régionale de Kayes ont exhibé leurs résultats devant leurs homologues venus de la région de Mopti qui séjournent dans la capitale des rails afin de s’imprégner des travaux réalisés par la coalition locale et d’essayer de s’inspirer de leurs exemples pour réduire les risques et catastrophes dans les deux régions et dans d’autres localités du Mali.
Wetlands International, Care International, la Croix rouge Malienne et la Croix rouge/ Centre du climat au Mali unis au sein d’une alliance dénommée « Partenaires pour la résilience », ont obtenu du Ministères des Affaires étrangères des Pays Bas, un financement pour la mise en œuvre d’un projet intitulé Dialogue en gestion intégrée des risques ou Réduction des risques de désastres/adaptation aux changements climatiques/ Gestion et restauration des écosystèmes. C’est dans le cadre de ce projet que le consortium de partenaires ont organisé un voyage d’échange avec les membres de la coalition régionale de Mopti à Kayes afin qu’ils s’imprègnent de l’exemple kayesien. Le président de la croix rouge de la région de Kayes s’est réjoui de l’initiative des membres du consortium et a noté que c’est une belle opportunité pour les membres des deux coalitions d’apprendre et d’échanger les techniques utilisées dans chacune des régions. Selon lui, les risques font partie de la vie et « nous devons mettre les bouchées doubles pour les diminuer et d’être résilients face aux multiples effets des changements climatiques. » Les représentants de Westland international Ibrahim Fofana, le chef du projet PFR de la Croix Rouge et Souleymane Katilé de Care Mali, ont informé que les deux régions ont en commun deux fleuves, à savoir le Niger et le Sénégal et qu’ils doivent tout mettre en œuvre pour en tirer le maximum de profits. ils ont fait savoir que cette visite est la suite logique de la visite d’échange qui s’est effectuée à Mopti par la coalition de la région de Kayes l’année dernière, pour créer une synergie entre les bassins et s’inspirer des meilleurs exemples pour la gestion intégrée des risques. Moussa N’Diaye, le président de la coalition de Gestion Intégrée des Risques de Kayes, a informé que le projet a permis d’apporter plusieurs aides aux populations de ses zones d’intervention au sein de la région. La coalition, dans le cadre de la lutte contre la covid-19, a mené des sensibilisations afin de protéger les populations de la région de Kayes, ajoute-t-il. La coalition a aussi fait des plaidoyers en faveur des femmes afin qu’elles puissent avoir des terres cultivables. Le président de l’Union Régionale des Coopératives Agricoles de la Région de Kayes, Madykoita Niakaté, a présenté sa structure qui, selon lui, a été créée le 05 Janvier 1983 par des Maliens, des Sénégalais et des Mauritaniens qui étaient exilés en France et qui ont émis l’ardent vœu de retourner en Afrique pour s’impliquer dans la lutte contre les maux du continent et de participer à son essor. La coalition est en collaboration avec les faitières à Kayes, contrairement à Mopti et la présidence est à l’Union Régionale des Coopératives de la Région de Kayes (URCAK), apporte-t-il. Il a informé que sa structure est la première union régionale agricole en République du Mali. La grande sécheresse de 1973 au Mali a été un repère pour nous, car les Blancs dénigraient les Africains avec des images d’enfants souffrant de malnutrition et autres images dénigrantes, explique-t-il. « On a commencé par 60 Hectares qu’on a transformés en périmètres irrigués. C’est cinq coopératives qui ont déblayé le terrain pour l’union. L’objectif était et demeure la lutte contre la famine au sein de la région avec des cultures de contre saison. C’est nous qui avons introduit la culture de la banane et de l’échalote. Aujourd’hui on fait du maraichage durant les 12 mois de l’année, de l’oignon destiné à la consommation. On a construit une usine de transformation de nos différents produits », dévoile le président Niakaté. Concernant les difficultés rencontrées, il a insisté sur le non payement des cotisations par certains membres. « ce qui nous a poussés à créer une source de revenu et nous voulons construire des magasins de stockage afin de conserver le maximum de produits et de ne pas plus importer certains produits qu’on peut avoir sur place. », affirme-t-il. En ce qui concerne le fonctionnement de l’union, il a annoncé qu’elle est constituée de plusieurs associations avec une assemblée générale, un conseil d’administration un bureau exécutif, un conseil de surveillance et des commissions de travail comme la commission agricole, la commission genre, la commission financière et économique. La transformation des produits locaux, de l’élevage des bovins et caprins ainsi que de la volaille font partie de nos activités, cite-t-il. Il noté qu’ils transforment les déchets de ces animaux en engrais organique au profit des cultivateurs de l’union. « On a aussi une radio rurale financée par une ONG Italienne et nous faisons des animations pour sensibiliser les populations et une caisse d’épargne et de crédit, un atelier mécanique pour réparer nos motopompes et autres machines agricoles. Nous n’utilisons pas de produits chimiques, nous faisons de la culture bio. Nous transformons nos difficultés en opportunité ». Il faut une synergie d’action entre les cultivateurs de toutes les zones du Mali pour sortir le pays de l’ornière, conseille-t-il. Le président de l’URCAK a fait savoir qu’ils ont plusieurs partenaires au niveau régional national et international avec qui ils ont tissé des liens étroits et qui les aident à atteindre leurs objectifs qui sont d’assurer l’autosuffisance alimentaire dans la région et dans les autres localités du Mali.
Moussa Samba Diallo