Gestion de la bourse des étudiants maliens : Le baptême de feu de SAMA by UBA
Après l’expérience d’Ecobank, c’est la société malienne de Mobile money, SAMA by UBA, qui aura la lourde charge de gérer la bourse des étudiants maliens. C’est grâce à un partenariat entre le Centre national des œuvres universitaires (CENOU) que SAMA by UBA s’est adjugé le marché après un Avis d’appel d’offres. C’est un mécanisme de perception mobile des bourses et trousseaux des étudiants maliens.
Désormais pour le paiement de leurs bourses et trousseaux, les étudiants percevront un dépôt sur leurs comptes SAMA by UBA sans avoir besoin de se déplacer.
C’est une première pour cette jeune société, créée par de jeunes maliens. Si pour l’instant, l’enrôlement des étudiants est en cours, le PDG de la société, Daouda Coulibaly, se veut rassurant quant à la fiabilité de la plateforme.
En effet, dans un entretien qu’il nous a accordé, Daouda Coulibaly a beaucoup insisté sur la fiabilité de son produit qui répond également, selon lui, à la nécessité de maîtrise des flux financiers par des nationaux. A en croire le PDG de SAMA by UBA, l’initiative de la création de cette société est parti d’un constat : « notre pays n’a aucun contrôle sur son flux financier ». « Quand vous regardez le secteur bancaire, même dans les banques où l’Etat est majoritaire, notre pays n’a aucun contrôle sur celles-ci. Notre flux financier est contrôlé de l’extérieur. Notre plateforme est malienne. Elle est conçue par les jeunes », a-t-il déclaré. Concernant la fiabilité et la crédibilité de son produit, il a indiqué que SAMA by UBA est adossée à la banque UBA. Selon lui, c’est cette banque qui assure l’émission de la monétique auprès de la BECEAO. Autre fait notable attestant la fiabilité et la crédibilité de sa plateforme, c’est qu’avant de s’engager avec sa plateforme, la banque UBA a exigé des garanties pour celer le partenariat. Faisant suite à cela, Daouda Coulibaly a fait savoir que « Quand ils ont été convaincus par la fiabilité de notre plateforme, ils nous ont adressé une correspondance avec beaucoup de compliments. Ils ont même demandé à participer dans le capital de la société ou que leur nom soit associé à notre produit. C’est pourquoi, c’est devenu SAMA by UBA. Ils ont aussi souhaité qu’on amène le produit dans les pays où UBA est déjà implantée ».
Le PDG de la société de Mobile money justifie l’engagement de sa plateforme dans ce partenariat avec le CENOU juste pour se faire une identité dans le secteur dans un premier temps. Sinon, à ses dires, ce n’est pas un marché aussi lucratif que cela. La preuve, selon lui, pour la gestion de cette opération, sa société ne perçoit qu’un montant forfaitaire par mois et par étudiants de 325 F CFA. Pendant que ces conquérants, Orange money et BMS, avaient proposé respectivement 375 et 400 F CFA par mois et par étudiants.
Rappelons que l’idée de la création de cette société de Mobile money remonte à 2012. Avec le coup, l’idée a pris un peu de retard. Il y avait également une autre société malienne dans le secteur que les fondateurs de SAMA money n’ont pas voulu concurrencer. Avec la fermeture de celle-ci, Daouda Coulibaly et ses jeunes ont encore développé l’idée en 2017. Ainsi, il y a eu la phase test en 2018 et celle pilote en 2019. Durant cette phase, la société avait déjà plus de 100 000 clients et plus de 5000 points de vente. L’application de SAMA by UBA fonctionne également sur la WhatsApp. Avec cette plateforme, on peut faire des opérations comme le paiement des crédits I Sago, de l’abonnement télé Canal+, Malivision, StarTimes et l’achat des crédits téléphoniques. Les frais de retrait de SAMA by UBA sont légèrement inférieurs à ceux qui existent déjà sur le marché.
Cependant, la jeunesse de SAMA by UBA pour gérer les allocations des étudiants suscite beaucoup d’interrogations. Mais comme l’on dit chez nous, c’est au pied du mur que l’on reconnaît le maçon. Alors, il faut croire que Daouda Coulibaly et son équipe n’ont pas droit à l’erreur.
A suivre.
Youssouf Diallo
Source: zaharainfos