Gambie: libération des sept militaires sénégalais otages du MFDC en Casamance
Meguetan Infos
En Gambie, sept militaires de la mission ouest-africaine en Gambie ont été libérés, ce lundi 14 février 2022, à la mi-journée par des rebelles casamançais. Ils étaient retenus en otage après un accrochage survenu le 24 janvier dernier.
La cérémonie très sobre s’est déroulée en l’absence de Salif Sadio, le chef du MFDC. Les sept militaires sont apparus en bonne santé, sains et saufs. Ils sont arrivés les mains libres, entourés de rebelles. Grands absents de cette cérémonie : le chef rebelle donc, mais aussi les autorités de Dakar et Banjul qui n’ont pas envoyé de représentant.
Les discours ont été précédés d’un épisode plutôt administratif : sans un mot, chaque militaire a signé un papier attestant de sa remise en liberté. Document contresigné par le Nigérian Claude Kondor, qui représente la Cédéao. Un petit moment de tension s’est produit lorsque les rebelles ont, un temps, décidé de retenir des objets appartenant aux militaires. Leurs montres, leurs casques et leurs gilets pare-balles, notamment.
La remise des prisonniers de l’Ecomig s’est déroulée en milieu rural, près de la frontière avec le Sénégal. Quelques personnalités ont fait le déplacement, à travers des pistes sinueuses en pleine forêt. Aux côtés du représentant de la Cédéao, figurent deux membres du CICR, ainsi qu’un responsable de la communauté Sant’Egidio, communauté qui a fait office de médiateur pour favoriser cette libération. Cette délégation a remercié Salif Sadio pour ce « geste humanitaire ».
De son côté, la semaine dernière, le chef rebelle avait réitéré, sur notre antenne, sa volonté d’accélérer les discussions autour de la paix en Casamance.
Des tractations en coulisse
Côté gambien, au lendemain de l’accrochage du 24 janvier, les autorités ont créé une commission d’enquête pour faire la lumière sur cet épisode mais les principales discussions se sont déroulées en toute discrétion, sous l’égide de la Communauté Sant’Egidio, un interlocuteur neutre en lequel chaque partie a confiance, depuis dix ans maintenant, puisque cette communauté arbitre déjà les discussions de paix en Casamance.
Rien n’a filtré sur la nature des discussions, ni même sur les conditions de la libération des prisonniers. La semaine dernière, Salif Sadio a laissé entendre qu’il était disposé à libérer les sept militaires de la Cédéao: « Si les conditions se remplissent, immédiatement, on les libère ».
Des journalistes ont même pu filmer les otages, comme preuve de vie.
Ce lundi 14 février, Salif Sadio a libéré les 7 prisonniers « sans condition », pour rétablir un « climat de confiance » avec Dakar, indique une bonne source.
Négociations obligent, Dakar a jusque-là fait preuve de discrétion sur le sujet. Dans un communiqué, le 31 janvier, l’Etat-major avait simplement précisé que les sept militaires retenus en otages étaient « tous vivants et bien portants ».
rfi.fr