Front social : Accord trouvé entre le gouvernement malien et l’UNTM
La « grève dure » annoncée, le 02 février 2021, par l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM), la première et la plus grande centrale syndicale n’aura pas lieu. Et pour cause, un accord fut trouvé entre les parties. Le vendredi 05 février 2021, il y a eu la signature d’un procès-verbal de conciliation entre le Gouvernement de Transition du Mali, le Conseil national du Patronat du Mali (CNPM) et l’Union nationale des Travailleurs du Mali (UNTM). Dans ce procès-verbal de conciliation, le Gouvernement s’est engagé à recruter 23 728 jeunes, conformément à la prévision budgétaire de 2021, à intégrer dans les fonctions publiques tous les enseignants des Ecoles Communautaires (ECOM) au plus tard à l’ouverture prochaine des classes, à mettre en place des mesures et des structures appropriées pour la relance du chemin de fer à compter du 31 juillet 2021, et à prendre des mesures immédiates pour réduire la cherté de vie au Mali.
EHESP
Suite à la Lettre n°583/BE-UNTM/SG du 23 novembre 2020 relative à un préavis de grève de 5 jours, allant du 14 au 18 décembre 2020, de l’Union nationale des Travailleurs du Mali (UNTM), le ministre du Travail et de la Fonction publique, Porte-parole du Gouvernement a mis en place, par l’Arrêté n°2020-2799/MTFP-SG du 26 novembre 2020, une commission de conciliation. La commission de conciliation s’est réunie les 10, 11, 14 et 18 décembre 2020 dans la salle de conférence du Ministère du Travail et de la Fonction publique. Après observation de la grève, les négociations se sont poursuivies les 31 décembre 2020, 07, 08, 11, 18, 19, 21, 22 janvier et 05 février 2021. Après examen des points de revendication, les parties sont parvenues aux conclusions qui suivent : l’éradication des disparités dans les conditions des travailleurs par l’établissement de la justice sociale ; le respect de l’égalité de chances, de non-discrimination entre fonctionnaires par l’établissement de grilles indiciaires catégorielles par catégorie de la Fonction publique ; la fin du calvaire des compressés des sociétés et entreprises d’Etat dont les droits ont été clairement établis, à travers leur paiement intégral, au plus tard le 31 janvier 2021 (COMATEX-ITEMA-SMECMA-AZALAI HOTEL TOMBOUCTOU ainsi que tous les groupes de travailleurs de HUICOMA dont la situation est éclairée depuis fort longtemps, en particulier, le statut des 149 agents ayant observé le sit-in à la Bourse du Travail à l’appel de leur syndicat) ; l’octroi aux partants volontaires à la retraite sans exception du droit à pension conformément à l’accord-cadre avec l’USAID, la Banque Mondiale ; l’octroi du bénéfice de la prolongation des âges de départ à la retraite selon les Catégories A, B2, B1 et C ; le recrutement de 8 600 jeunes diplômés dans les fonctions publiques par an, pendant 5 ans, le recrutement d’au moins 20 000 jeunes diplômés dans la fonction publique en 2021, le point de la situation des diplômés recrutés dans les corps de défense et de sécurité de 2019-2020. Dans ce procès-verbal de conciliation, le Gouvernement s’est engagé à recruter 23 728 jeunes, conformément à la prévision budgétaire de 2021; à porter à la connaissance de l’Union nationale des Travailleurs du Mali le nombre de jeunes diplômés à recruter pour le compte de l’Armée en 2021 ; à informer l’Union nationale des Travailleurs du Mali de la situation des recrutements des années 2019 et 2020. Par ailleurs, le Gouvernement et l’Union nationale des Travailleurs du Mali conviennent de la mise en place d’une commission pour examiner la faisabilité de l’organisation par le seul ministère en charge de la Fonction publique de l’ensemble des concours d’entrée dans les fonctions publiques de l’Etat (y compris pour les corps relevant de l’ENA) et des collectivités territoriales. Autres accords trouvés entre les parties : la normalisation de la carrière administrative des recrutés divers de l’enseignement, des catégories D.E de la fonction publique de l’Etat ; l’intégration des contractuels payés sur fonds propres des hôpitaux ; l’intégration dans les fonctions publiques, pour raison nationale de tous les enseignants des Ecoles Communautaires (ECOM) au plus tard à l’ouverture prochaine des classes ; la régularisation de la situation administrative des enseignants (cas des matricules 0100 pour l’ouverture prochaine) ; la libération des domaines fonciers de l’ORTM et de FIER illégalement occupés ; la garantie par l’Etat de la tenue des négociations sur les conventions collectives, notamment les plus obsolètes comme celles relevant du commerce et celles qui demandent d’être révisées ; la transposition dans le secteur privé des augmentations de salaires obtenues en 2014 et 2019 ; l’éradication des violations de la liberté syndicale dans les services publics parapublics et privés ; la suspension immédiate des activités des Bureaux de Placement privés ; la reconsidération du statut des travailleurs du secteur de l’hôtellerie (relecture de l’article L20.5 du code du travail) ; l’adoption des lois et décrets sur l’OCLEI (Office central de lutte contre l’enrichissement illicite) proposés par la Commission de suivi et la relecture de la loi n°015 du 27 Mai 2014 ; le recentrage des mesures de fonctionnement de la transition au Mali en vue d’en corriger les anomalies et insuffisances dès la 2ème quinzaine de décembre 2020 ; la mise en place de mesures et de structures appropriées pour la relance du chemin de fer, de la poste et pour l’évaluation des privatisations, des contrats et du code minier, ainsi que l’exploitation d’or pour remettre le Mali dans ses droits. Il est écrit noir sur blanc de ce procès-verbal de conciliation que le Gouvernement et l’Union nationale des Travailleurs du Mali s’engagent à travailler, de concert avec le Conseil national du Patronat du Mali, dans une commission pour plancher sur tous points liés à la relance du chemin de fer, notamment l’aménagement des voies, l’acquisition de locomotives, la libération des emprises des chemins de fer, le paiement régulier des salaires afin que le train siffle à compter du 31 juillet 2021. Dans ce procès verbal de conciliation, il y a question de relance de la poste, d’évaluation des privatisations, d’indemnisation des travailleurs victimes de la crise au Mali depuis 2012, de maintien et renforcement de l’Usine Malienne de Produits Pharmaceutiques (UMPP), de règlement intégral des droits des travailleurs licenciés de l’AZI-SA, de prise des mesures immédiates pour réduire la cherté de vie, de prise en charge sociale et économique des travailleurs victimes des conséquences de la pandémie de la COVID-19 (Hôtel de l’amitié etc). Aux termes des discussions, le Gouvernement de Transition, le Conseil national du Patronat du Mali et l’Union nationale des Travailleurs du Mali, conviennent de la mise en place d’une commission de suivi de l’ensemble des points qui se réunira trimestriellement.
Aguibou Sogodogo
Source: Lerepublicainmali