C’est une véritable guerre à distance que se livrent la plus grande centrale syndicale du Mali, l’UNTM, et la Ligue des Imams et érudits du Mali. Le conflit est indirectement déclaré mais il fait rage depuis la publication de la mouture finale du projet de constitution et sa remise solennelle au chef de l’Etat. L’officialisation du projet de loi fondamentale a aussitôt inspiré une salve de réactions au n’ombre desquelles des commentaires et critiques de son contenu et de ses tendances, mais aussi des manifestations de soutien ou de rejet avant même l’ouverture officielle de la campagne référendaire. Rétive dès le départ et avant le même les travaux de la commission de finalisation, la Ligue des Imam et érudits du Mali a exprimé sans ambages son désaccord avec le texte final pour n’avoir pas obtenu le renoncement au principe de la laïcité. LIMAMA a poussé l’hostilité jusqu’à demander la tenue de conférences de presse dans chacune de ses structures pour déclencher la fronde anti-constitution. Le monde religieux n’est pas en terrain conquis. En face s’élève une autre voix et non des moindres. Il s’agit de l’UNTM de Yacouba Katilé, qui ne cache pas non plus son adhésion sans condition au texte. La centrale syndicale s’est notamment prononcé dans ce sens par le biais d’un communiqué qui ne souffre d’aucune ambiguïté quant à ses perceptions positives sur le projet de constitution. Les couleurs du futur référendum s’annoncent en définitive dans le sens d’une fracture de la société malienne.
La Rédaction
Le Témoin