Michel Barnier a été nommé Premier ministre ce jeudi par Emmanuel Macron. Âgé de 73 ans, ce dernier a notamment été plusieurs fois ministre, au cours des présidences de Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy.
Après une série de consultations avec les principales forces politiques du pays, Emmanuel Macron a annoncé ce jeudi la nomination d’un nouveau Premier ministre : Michel Barnier. Ce dernier va désormais devoir tenter de former un gouvernement « de rassemblement au service du pays », a expliqué l’Élysée.
Ministre sous Chirac et Sarkozy
Agé de 73 ans et vieux routier de la politique française et européenne, Michel Barnier, dont le nom a commencé a circuler dès le début de l’été, a été ministre pour la première fois en 1993, puis trois fois sous les présidences de Jacques Chirac et de Nicolas Sarkozy. Il a également été deux fois commissaire européen, et finalement entre 2016 et 2021 négociateur de la sortie de la Grande-Bretagne de l’UE, le Brexit.
Il est brièvement réapparu en 2021 dans la vie politique française en se portant candidat à la primaire de son parti, Les Républicains (LR), pour la présidentielle de 2022. Il est le Premier ministre le plus âgé de la Ve République, succédant ainsi à Gabriel Attal, 35 ans, qui était lui le plus jeune.
Emmanuel Macron met ainsi fin à près de trois mois d’absence de gouvernement, un record après-guerre. Il avait en effet accepté la démission du gouvernement de Gabriel Attal le 16 juillet dernier, dans la foulée des élections législatives anticipées provoquées par la dissolution de l’Assemblée nationale. Les noms de Xavier Bertrand, Bernard Cazeneuve ou encore David Lisnard ont largement circulé, mais les deux candidats potentiels ne semblaient pas bénéficier d’un soutien suffisant.
Évitera-t-il une censure à l’Assemblée ?
Le RN attend pour se prononcer
L’objectif d’Emmanuel Macron était en effet de trouver un Premier ministre qui ne soit pas immédiatement censuré par les députés. Une donnée qui attribue de fait au Rassemblement national une position d’arbitre dans le choix du prochain locataire de Matignon. La formation d’extrême-droite est en effet la troisième force politique dans l’hémicycle, derrière le camp présidentiel et le Nouveau Front populaire. Reste à savoir ce que va faire le RN.
Interrogé jeudi matin sur cette piste pour Matignon, le vice président Sébastien Chenu n’a pas directement promis la censure. « Nous jugerons sur pièce », a-t-il assuré, rappelant que l’introduction de la proportionnelle aux législatives faisaient partie des conditions édictées par le parti d’extrême droite mais que l’ancien négociateur du Brexit « vient d’une famille, Les Républicains, qui est très hostile à la proportionnelle ».
L’absence de censure immédiate était cependant beaucoup moins évidente chez un autre député RN, Jean-Philippe Tanguy, qui a réduit l’ancien ministre de Jacques Chirac et de Nicolas Sarkozy, âgé de 73 ans, à un « fossile ».
Une fois la nomination effectuée, la direction du parti a fait savoir qu’elle attendra la « déclaration de politique générale » de Michel Barnier avant de se prononcer sur une censure.
Peu de suspense à gauche
À gauche, le rôle d’arbitre du RN dans les discussions a fait grincer des dents et le vote de censure est plus que probable. « Il est évident que nous déposerons une motion de censure et que nous allons le censurer », a assuré Manuel Bompard, député de la France insoumise, au micro de franceinfo.
Dans un communiqué, l’alliance de gauche faisait encore le constat, ce jeudi, de l’insuccès d’Emmanuel Macron à trouver un Premier ministre de coalition. « Le Président doit se rendre à l’évidence : son choix de refuser a priori tout Premier ministre qui ne lui conviendrait pas, au prétexte d’éviter une censure a posteriori par l’Assemblée nationale, est un échec », peut-on lire. Le NFP continuait de réclamer la nomination d’un Premier ministre issu de ses rangs.
Emmanuel Macron s’est de son côté assuré que Michel Barnier réunit les conditions de stabilité et de rassemblement le plus large, a précisé l’Élysée.
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Source : France Bleu