FORUM INTERNATIONAL DE DAKAR SUR LA PAIX ET LA SECURITE EN AFRIQUE : Opérationnalisation du lien entre la sécurité et le développement
La 5e édition du Forum international de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique est ouverte hier. L’importance de cette rencontre a permis de réunir depuis la première édition plusieurs centaines de participants venus du monde entier, en plus de certains chefs d’État.
Conscients, depuis la crise malienne de 2013 que la seule réponse militaire au terrorisme ne suffit pas à établir une stabilité et mettre en place une sortie de crise durable, les acteurs de ce forum ont jugé nécessaire de poser la problématique de l’opérationnalisation du lien entre la sécurité et le développement comme fil rouge de cette 5e édition du forum international de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique. Suite à la problématique du développement largement discutée lors des premières éditions, la rencontre de cette année s’est proposée d’étendre les réflexions sur trois autres thématiques.
La problématique du développement a été largement discutée lors des premières éditions. En y revenant cette année, la rencontre s’est proposée d’étendre les réflexions sur trois thématiques à savoir : la protection des droits et des libertés dans le contexte de la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent, la coopération internationale pour une paix durable et les partenariats multilatéraux en matière de renseignement et de lutte contre le cyberterrorisme.
Beaucoup de participants ont une ferme conviction que ce cadre d’échange sera porteur de fruits comme le soutient Hugo Sada, conseiller du président de la Compagnie européenne d’intelligence stratégique (CEIS) et opérateur logistique du présent forum : « Ces discussions ont permis d’éclaircir des problématiques, notamment, celles du terrorisme et de l’extrémisme violent qui ont été longuement abordées l’année dernière pendant les plénières, les conférences et les ateliers ». M. Hugo poursuivra en ajoutant : « Ces débats ont surtout énormément fait avancer la prise de conscience des limites de la logique du tout sécurité ».
Jakkie Cilliers, du think-tank sud-africain, Institut d’étude de sécurité (ISS) non moins partenaire du Forum de Dakar depuis un an, reste un peu sceptique si des solutions concrètes ne sont pas prises concernant des domaines comme celui de la sécurité : « La France, qui est présente sur le terrain, tente de rétablir la stabilité au Sahel, mais ses ressources sont limitées. Dans ce contexte, l’un des grands enjeux de ce forum sera de s’assurer que la communauté internationale prenne toute sa part dans le financement de la lutte contre le terrorisme et que cela ne soit pas uniquement le fardeau de la France ».
Un autre point auquel le chercheur sud-africain affiche sa crainte est la promotion et la montée en force du groupe du G5 sahel, une organisation qu’il considère comme une énième structure dans la région : « Attention, prévient-il, à ne pas transformer le G5 en une nouvelle entité économique, ce qui pourrait à terme fragiliser la CEDEAO et toute la région » (source RFI).
Un autre moment fort de cette rencontre de deux jours est aussi l’inauguration par le ministre français des Affaires étrangères de l’école de cybersécurité au Sénégal à vocation régionale, fruit de son annonce-phare lors du forum de Dakar 2017. Une infrastructure qui va réjouir les professionnels du domaine qui estimaient que l’Afrique est mal-préparée face aux Cybermenaces. Cette école devrait aider à changer les mentalités par rapport aux menaces numériques en formant les jeunes.
ISSA DJIGUIBA
Source: Le Pays