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Fin de l’opération Barkhane au Sahel : Takuba sera-t-il à la hauteur des attentes des pays sahéliens ?

Meguetan Infos

Jeudi dernier, à la surprise générale, Emmanuel Macron a annoncé au cours d’une conférence de presse, la fin de l’opération Barkhane au Sahel, à la veille du sommet de l’Organisation pour le Traité de l’Atlantique Nord (Otan).

Venue à suite la de l’opération Serval qui a permis au Mali de reconquérir les 2/3 de son territoire, l’opération Barkhane, dont la mission principale était de mener une lutte implacable contre le terrorisme, arrive à son terme. Elle reste l’opération extérieure la plus coûteuse en ressources humaines et financières à la France.

Jeudi dernier, beaucoup d’observateurs ont été surpris de l’annonce de Macron. Mais pour les spécialistes des questions sécuritaires au Sahel, cette décision était déjà sur la table de l’Elysée depuis le sommet de Pau en janvier 2020 et tout dernièrement avant le sommet de N’Djamena où Macron a voulu réduire les effectifs de Barkhane avant de se rétracter.

Officiellement, c’est la fin de Barkhane, mais pas la fin des opérations militaires françaises au Sahel. Pour donner plus d’efficacité, la France va intégrer la force Takuba avec une forte composante française, africaine, européenne et internationale.

Mais quand on fait une analyse succincte malgré les quelques succès militaires remportés dans la lutte contre le terrorisme en huit ans de présence, l’Armée française s’est retrouvée dans un bourbier comme ce fut le cas des Américains en Afghanistan. Le Sahel est plongé inexorablement dans les mains des groupes djihadistes. Face à cette situation, elle était obligée de changer de stratégie, analyse un expert. Il ajoute : « nous avons constaté qu’en huit ans de présence, 57 militaires français ont trouvé la mort ».

En lançant « Takuba », la France doit tirer les erreurs du passé et définir une stratégie militaire qui correspond aux attentes des pays sahéliens pour mener une lutte conjointe contre le terrorisme. Macron et ses homologues sahéliens doivent songer à réunir plus de ressources pour mettre sur pied le G5-Sahel car la France ne pourrait y rester définitivement.

Ousmane Mahamane

Mali Tribune

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