La fillette portait sa petite nièce au dos pour l’amener chez leur grand-mère. En cours de route, une inconnue s’est présentée à elle avant de disparaître avec la bambine. Et pour de bon
Situé à une soixantaine de kilomètres de la ville de Bamako, le village de Bancoumana a vécu, il y a quelques semaines un événement peu ordinaire pour les habitants de cette paisible localité. A un moment où les villageois s’y attendent le moins, c’est un cas de disparition d’enfant qui leur a été signalé.
Les membres de la famille de la bambine disparue (sa mère en premier lieu) avaient été très désagréablement surpris de faire le malheureux constat. Ainsi, ils avaient passé plusieurs heures à fouiller les coins et recoins de leur domicile et ses alentours avec l’espoir de retrouver le bambin. En vain.
Selon nos informations recueillies auprès des villageois, le jour où le malheureux évènement est arrivé, SC, la mère du nourrisson devait se rendre à son travail comme elle en avait l ‘habitude depuis des années.
Ce jour-là donc, avant de partir à son boulot, elle a chargé une de ses petites sœurs de prendre l’enfant pour aller le remettre à sa mère à elle. Leur grand-mère afin que la vieille mamie s’occupe du nourrisson en attendant qu’elle ne revienne de son lieu de travail.
Précision. A Bancoumana, la mère de l’enfant fait partie de cette catégorie de jeunes femmes qui passent plusieurs heures au bord du fleuve à creuser la berge. La boue est ensuite laver avec l’espoir d’y trouver une petite quantité de poudre d’or qu’elles vont vendre pour se faire un peu d’argent. Au village, cette femme est connue avec dans activité qu’elle pratique depuis longtemps.
Le jour où les faits se sont passés, comme dans ses habitudes, elle a fait ses préparatifs et s’était munie de son matériel de travail pour prendre la route du fleuve et s’adonner à son activité habituelle. Inutile de dire qu’il était difficile, voire très difficile pour elle d’effectuer un travail du genre avec un nourrisson attaché au dos dans des conditions que tout le monde sait.
Ainsi pour éviter tout risque de s’adonner à un labeur du genre avec un enfant attaché au dos, SC a préféré l’envoyer chez sa mère pour que cette dernière se charge de le garder avant qu’elle ne revienne du travail. Puis, après le travail du jour, elle partait récupérer sa progéniture. S’il faut croire certains proches de la famille de la jeune femme, cette dernière n’était pas à sa première fois d’agir de la sorte.
Dans la pratique, cela devrait normalement se passer sans anicroche. Comme il en fut ainsi jusqu’à ce jour où tout a basculé pour la famille. Ce jour-là donc, une fois que l’émissaire (âgée de sept ans) a quitté le domicile de SC, avec sa petite nièce attachée au dos, les choses ont pris une tournure à laquelle personne ne s’attendait du tout.
Alors qu’elle était en route avec l’enfant vers la maison de leur vieille grand-mère, son chemin a croisé celui de Y, une autre jeune femme, qu’elle ne connaissait ni d’Adam ni d’Eve, sortie de nulle part. Aucune de nos sources n’a pu nous dire avec exactitude si l’inconnue en question, connaissait la fillette qui portait le bébé au dos. En revanche, il est claire que pour pouvoir mettre la main sur l’enfant, il semble que, la suspecte a, comme le font de nombreuses voleuses d’enfants, élaboré une stratégie afin de pouvoir mettre sa main sur le bébé.
Pour le cas présent, la stratégie de la suspecte a été simple. Elle a abordé la petite fille qui porte l’enfant au dos. Puis elle lui a remis une pièce de 200 Fcfa en lui demandant d’aller lui acheter de l’atiéké, (repas à base de manioc) non loin, au bout de la rue. Sans montrer le moindre signe de refus, la fillette a pris l’argent. Puis, elle a accepté de détacher le bébé de son dos pour le remettre entre les mains de cette parfaite inconnue. Et tout est allé vite comme sur des roulettes. L’inconnue a attendu que la petite fille s’éloigne d’elle pour disparaître avec l’enfant.
Quelques instants plus tard, après la commission, la petite est revenue à l’endroit d’où elle était partie. Sa surprise a été grande de constater que la dame, celle qui l’avait commissionnée était absente. Elle a curieusement disparu avec le bambin, sa petite nièce à elle.
Totalement confuse, la fillette ne savait plus à quel saint se vouer. Elle est retournée immédiatement à la maison pour raconter cette mésaventure dont elle venait d’être victime en cours de route. Arrivée à la maison, en l’absence de sa grande sœur, la mère de l’enfant, elle mourait d’inquiétude.
Son seul souhait, c’était de revoir rapidement la mère de l’enfant et lui raconter comment ce problème lui était tombé dessus en plein jour dans l’espoir d’y trouver une solution rapide et définitive. Durant des heures et des heures, l’inquiétude de la fillette ne faisait que croître. Elle a enduré cette souffrance jusqu’au petit soir, l’heure habituelle du retour de la mère de l’enfant à la maison après son travail.
A son arrivée à la maison, il a suffit que la mère de l’enfant mette le pied dans la cour de la maison pour qu’elle demande après son enfant. Il s’est trouvé qu’avant même qu’elle n’arrive à la maison, elle s’était rendue chez sa mère à qui sa petite sœur devait remettre l’enfant pour sa garde avant son retour du travail. C’était depuis ce moment que la grand-mère des enfants lui avait clairement dit qu’elle n’avait aucune information précise sur la destination de ses petits- enfants.
Dans la foulée, SC et son émissaire se sont vues. La seconde a brièvement raconté sa triste histoire à la seconde. Elle a clairement précisé que c’était une inconnue qui l’avait abordée en cours de route pour l’envoyer à une commission. Ce qui l’a obligée de laisser l’enfant entre les mains de cette dernière qui a finalement disparu avec le bébé.
A ces quelques mots, l’atmosphère de la maisonnée a brusquement changée. En peu de temps seulement la nouvelle de la disparition de l’enfant s’est rependue comme une traînée de poudre dans tout le village et ses environs.
Comme il fallait s’y attendre les parents ont procédé par la méthode traditionnelle de recherche en passant dans presque toutes les maisons du village. Mais rien à faire. Ils ont fini par alerter les autorités compétentes avec l’espoir que ces dernières puissent les aider à mettre la main sur la voleuse d’enfant. Bizarrement, jusqu’à ce jour aucune infirmation n’a circulé à propos de cet enfant. Mais surtout sur l’inconnue qui l’a volé.
Tamba CAMARA
Source: Malijet