Faits divers : mort à cause d’une somme dérisoire
Meguetan Infos
À son ami boutiquier, le jeune homme a demandé de lui prêter une somme de mille francs CFA. Face au refus catégorique de celui-ci, il a décidé de se venger. Et il y a perdu la vie.
À cause de la libre circulation des armes blanches, les rues de Bamako ne sont plus sûres. Conséquences, pour un oui ou pour un non, les jeunes délinquants y font recours pour régler leurs comptes à ceux-là qu’ils jugent récalcitrants.
Cette histoire qui vient de se passer à Samé-Koko, en Commune III du District de Bamako, en est une parfaite illustration. Pour une histoire de 1.000 Fcfa, deux jeunes, HK et MS en sont venus aux mains, et la suite a été tragique. Du moins, s’il faut se référer à ce qui nous a été expliqué par la commissaire principale Mariam A Doumbia, en charge du 2è arrondissement
C’était dans la nuit du 3 au 4 mai dernier aux environs de 23 heures. Les policiers du commissariat sus cité ont été informés par un citoyen anonyme sur le fait qu’un jeune homme a reçu des coups de couteau à la suite d’une banale dispute qui l’avait opposée à celui qui semble être un de ses amis. Pour plus de détails, l’informateur a précisé les motifs de cette terrible histoire qui serait le travail d’un boutiquier du coin.
Une équipe de la brigade de recherches se transporte sur les lieux afin de constater les faits et éventuellement ouvrir une enquête. Une fois sur place, les limiers ont fait la découverte macabre du corps sans vie de HK. Dans la foulée, la dépouille a été transportée vers le centre de santé le plus proche où le décès du jeune homme a été constaté. Après le constat et avis du procureur, le corps du malheureux a été remis à ses parents.
Quelques heures après, les enquêteurs de la police ont recoupé les informations çà et là. Les renseignements les ont finalement conduit vers le fameux boutiquier auquel nous faisions allusion plus haut. Celui-ci a été interpellé et conduit manu militari au commissariat, où il a été soumis à un interrogatoire serré aux termes duquel, le présumé suspect a reconnu sans ambages les faits. Et lorsque les officiers de police judiciaire (OPJ) lui ont demandé de s’expliquer sur les raisons de son acte, le commerçant a déclaré de façon laconique cette terrible histoire dont les raisons semblent banales.
D’après ses explications, tout serait parti quelques semaines plus tôt. Plus précisément le 28 avril, jour où le défunt s’est rendu dans sa boutique. Là, il lui aurait demandé de lui prêter une somme de 1.000 Fcfa pour qu’il puisse acheter quelque chose à se mettre sous la dent. Le boutiquier dit avoir refusé de lui donner la somme demandée bien que quelque part, ils étaient comme des amis dans le quartier. Apparemment, il semble que c’est cette attitude du commerçant qui n’a pas plu au défunt. Une vive altercation se serait produite entre les deux amis dans la boutique. Le bruit qui s’en est suivi a alerté des voisins qui sont intervenus pour apaiser la tention.
Mais curieusement, c’était pour un moment. Car tout laissait à penser que HK n’avait pas digéré le fait que celui qu’il a toujours considéré comme son ami dans le milieu des jeunes commerçants du quartier, lui refuse la somme de 1.000 Fcfa pour l’arranger. C’est ce qui semble avoir ravivé le sentiment de rancune chez le prêteur. Ainsi, celui-ci rongé par la rancune, a piqué une vive colère. Il est sorti de la boutique pour se préparer afin de revenir pour en découdre avec son désormais ennemi, son futur bourreau.
Animé d’un esprit de vengeance, HK est retourné dans le quartier trouver certains de ses copains malfrats et en découdre avec le méchant boutiquier. Ils ont trouvé en face d’eux, un boutiquier également armé de couteau. Il a suffit que la bagarre s’engage pour que la devanture de la boutique soit envahie par de curieux, venus de toutes parts. Dans un premier temps, HK aurait profité de la confusion pour donner un coup de poignard à son adversaire, le blessant.
Dès lors les choses ont pris une tournure à laquelle personne ne s’attendait. Blessé, le boutiquier a répondu coup pour coup. C’était devenu un « œil pour œil, dent pour dent » comme on le dit.
Devant des témoins stupéfaits, il n’a pas hésité à enfoncer l’arme blanche dans l’abdomen de son adversaire. Touché à certains organes vitaux, HK s’est affalé devant des témoins qui n’en croyaient pas à leurs yeux. Aussitôt des secouristes improvisés ont rapidement transporté l’infortuné au centre de santé le plus proche. Trop tard. Quelques instants seulement après son admission dans la structure sanitaire, son décès a été constaté.
Dès lors, le boutiquier présumé assassin a été interpellé. La suite était claire. Les policiers l’ont déféré devant le procureur de la République près le Tribunal de grande instance de la Commune III du District de Bamako.
Yaya DIAKITÉ
Source: Essor