Faits divers, Cour d’assises de Bamako : Faux policier, vrai malfrat
Meguetan Infos
Les audiences de la Cour d’assises se poursuivent toujours à la Cour d’appel de Bamako. Après des semaines de travaux portant sur des dossiers criminels, entre autres, les jurés ont entamé le rôle addictif de cette session.
C’est un certain MD alias « Moh », policier de son état, et son acolyte B.AO alias « Bonachi » un repris de justice, qui ont ouvert le bal la semaine dernière. Ils sont accusés d’« Association de malfaiteurs, tentative d’assassinat, vol qualifié ». Des actes prévus et réprimés par les dispositions des articles 175, 199, 200, 252, 253, 254 du Code pénal et la loi n°01/075078 du 18 juillet 2001 portant sur les droits et précurseurs.
Les faits commis courant 2021 se sont passés à Koutiala. Le surnommé « Moh » a tenté de déposséder MK de sa moto avec force. Face à l’opposition de ce dernier, il n’a pas hésité à faire usage de son arme de service, pour ensuite s’emparer de l’engin de sa victime en compagnie de son complice. Au terme des débats, les deux fautifs ont écopé de 5 ans d’emprisonnement dont 2 ferme et 3 ans avec sursis.
État d’ébriété avancée
C’était à Koutiala, dans la nuit du 6 septembre 2021, revenant d’un bar aux environs de 22 heures, MD dit « Moh », fonctionnaire de police de son état, conduisait une moto en compagnie de son ami B.AO alias « Bonachi ». Tous les deux étaient dans un état d’ébriété avancée. En cours route, ils ont croisé MK, leur future victime à Donassa, un quartier de la ville de l’Or blanc. Ce jeune homme tentait d’ouvrir le portail de leur maison pour y faire entrer son engin.
Le nommé « Bonachi » s’est approché de lui pour tenter de le débarrasser de son engin de force. Mais MK lui opposa une farouche résistance à la suite de laquelle le policier « Moh », a fait usage usant de son arme de service, un pistolet automatique de marque Norinao, calibre 9. Il a tiré en direction de MK, le blessant à l’omoplate gauche avant qu’ils ne s’emparent de sa moto et prendre la poudre d’escampette.
De l’arrêt de renvoi il est ressorti qu’ils ont vendu leur butin à un certain M. Dia, une connaissance à Bonachi résidant à Sikasso et qui avait l’habitude d’acheter des engins d’occasion. Celui-ci a été appréhendé peu de temps après en compagnie d’une de ses connaissances du nom d’A.M. Au cours de la procédure judiciaire, c’est deux derniers ont été mis hors de cause. Les nommés MD alias «Moh» et B.AO dit «Bonachi» ont ainsi été inculpés d’association de malfaiteurs, de tentative d’assassinat et de vol qualifié.
Au cours de son interrogatoire, « Moh » s’est défendu enfonçant son compagnon B.AO qui, à ses dires, lui aurait suggéré de poursuivre leur victime pour le déposséder de son engin, alors qu’il revenait d’un bar. C’est ainsi qu’ils l’ont poursuivi jusque devant la porte de son domicile. Le policier a reconnu avoir tiré un coup de feu. Mais, selon lui, c’était juste pour intimider leur victime. Quant aux éventuelles
conséquences pouvant découler de cette affaire, l’agent assermenté a reconnu s’être porté garant au moment même où ils ont contacté l’acheteur M. Dia. Pour convaincre celui-ci, il n’a pas hésité à lui faire une copie de sa carte professionnelle. Les braqueurs ont ensuite empoché la somme de 225.000 Fcfa. Il a reconnu avoir tiré sur le nommé MK avec un pistolet automatique, une dotation régulière de la police, qui le blessa à l’épaule gauche.
Quant à son complice B.AO dit « Bonachi » lui aussi a reconnu sans ambages les faits. Il a repris et développé les mêmes propos tenus par son co-inculpé. Mais il a précisé que c’est plutôt son complice qui, sous la menace de son arme, a sommé leur victime de leur remettre la moto au risque de lui tirer dessus. Face au refus de ce dernier, il a tiré en direction de leur victime.
Pour tenter de se sortir d’affaire, « Bonachi » a soutenu que c’est « Moh » qui est rentré avec la moto volée chez lui, alors que lui-même conduisait la sienne.
Ayant subi une condamnation antérieure pour des faits de vol et de recel, il a dit avoir préféré trouver un acquéreur ailleurs, autre qu’à Koutiala. C’est dans ces conditions qu’il a contacté M. Dia à Sikasso pour la somme de 250.000 Fcfa desquels le policier a bénéficié 100.000 francs. Après les débats, ils ont été reconnus coupables et ont été condamnés chacun à 5 ans d’emprisonnement dont 2 ans ferme et 3 ans avec sursis.
Yaya DIAKITE
L’Essor