La galerie d’art Médina à Bamako abrite actuellement une exposition de photographies intitulée «Femmes résilientes» qui célèbre le courage et la résilience des Maliennes. Le vernissage a eu lieu le 7 mars, en prélude à la Journée internationale des femmes. Cette expo réunit 30 portraits de femmes de différentes régions du Mali, dont Ménaka, Tombouctou, Mopti, Kidal, Gao et Bamako. Des portraits qui visent à mettre en avant les luttes quotidiennes des femmes maliennes pour répondre aux besoins fondamentaux de leurs familles, particulièrement de leurs enfants.
Des œuvres réalisées par Harandane Dicko qui est le photographe officiel de la mission onusienne. Elles ont été inspirées du thème choisi par le Mali pour la Journée internationale des femmes : «Les femmes : actrices essentielles pour la paix, la sécurité, la cohésion sociale et la réconciliation au Mali». Pour Myriam Dessables, Directrice du bureau de l’information de la Minusma, cette initiative vise à «montrer non seulement les visages de ces femmes, mais aussi leur combat quotidien pour subvenir aux besoins de leurs familles, même face à la violence».
Et d’ajouter que, à travers son incroyable objectif, «Harandane Dicko raconte les histoires de ces femmes ; leurs joies, leurs peines, leurs moments de désespoir et leurs triomphes». Elle a aussi indiqué que cette exposition «met en lumière le courage et la force remarquables des femmes, ainsi que leur détermination inébranlable à subvenir aux besoins de leur famille et de leur communauté». En effet, le photographe a mis en exergue à la fois la beauté et les luttes auxquelles elles sont confrontées.
Parmi les héroïnes de Harandane Dicko, figure Fatimata Walet Housseini, originaire de Ménaka. Cette grand-mère intrépide et bientôt septuagénaire, fabrique des tentes touarègues en cuir depuis près de 40 ans. Ce travail harassant et minutieux lui permet de subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille, malgré l’arrivée sur le marché de tentes étrangères en plastique ou en tissu. Pour Fatima, la paix est «une nécessité absolue. Nous avons trop souffert de cette situation d’incertitude qui ne prédit pas de lendemains meilleurs pour le moment. Je demande aux autorités, aux mouvements armés et à toutes les parties prenantes à la crise, d’y trouver une solution»…
Tout au long du mois de mars, l’exposition de photos «Femmes résilientes» sera un puissant rappel des luttes et des triomphes des femmes maliennes, ainsi que de leur contribution vitale à la société.
Kader Toé
Le Matin