Ex-Premier ministre malien: « toutes les violences sont à craindre » – Entretien exclusif
Meguetan Infos
Moussa Mara, ancien Premier ministre malien, désormais figure de l’opposition, appelle à la libération du Président de la transition, Bah N’Daw, et de son Premier ministre, Moctar Ouane, arrêtés ce 24 mai par les forces armées maliennes. Il plaide pour un retour à une transition politique civile.
Le Président de la transition, bah N’Daw, et son Premier ministre, Moctar Ouane, ont ainsi fait les frais d’un nouveau coup de force militaire. Les deux hommes ont été interpellés à Bamako après avoir annoncé la formation d’un nouveau gouvernement excluant les colonels Sadio Camara et Modibo Koné, figures emblématiques du coup d’État de 2020, de leurs postes de ministres de la Défense et de la Sécurité. Ce 25 mai, Assimi Goïta, le vice-Président de la transition et chef de la junte de 2020, a annoncé qu’il plaçait «hors de leurs prérogatives» les deux responsables politiques civils afin de «préserver la charte de transition et défendre la République.»
Sputnik France: Comment percevez-vous ce nouveau coup de force militaire au Mali, neuf mois après le dernier putsch?
Moussa Mara: «Il y a une volonté d’une partie des militaires de ne pas perdre leurs postes de pouvoir. C’est aussi simple que ça. Il faut avoir honte de cette situation. Quand on regarde la situation du Mali aujourd’hui, il y a une trentaine de pays qui ont des soldats sur notre sol et certains de ces soldats meurent pour la défense de notre pays. En marge de cet effort, vous avez des soldats maliens, qui sont recrutés et payés par nous-mêmes, en train de se battre et semer la zizanie pour des postes politiques à Bamako… C’est honteux.»
Sputnik France: Vous êtes donc de ceux qui condamnent cette tentative de coup de force militaire?