Européennes: Emmanuel Macron veut être un «acteur» de ces élections
À six jours des élections européennes, le président de la République a accordé une interview aux principaux titres de la presse régionale française. Une interview que deux journaux ont boycottée (La Voix du Nord et Le Télégramme) en raison de l’exigence de relecture formulée par l’Élysée.
Emmanuel Macron sait qu’il aura à assumer le poids de l’échec si la liste conduite par Nathalie Loiseau est devancée par celle du Rassemblement national (RN), alors il met tout son poids dans la bataille et revendique : « Je ne peux pas être un spectateur, mais un acteur de cette élection européenne », déclare le chef de l’État dans un entretien aux quotidiens régionaux français, à six jours des élections européennes.
Un engagement d’autant plus assumé qu’il confirme que son projet de transformation de la France est lié à « une nouvelle étape du projet européen » afin de ne pas « laisser se disloquer l’Europe », menacée par les nationalistes, ses « premiers ennemis ».
« Toutes les autres listes en font un référendum contre le président de la République et le gouvernement. Il ne s’agirait pas que je sois le seul à ne pas pouvoir prendre la parole », a-t-il plaidé, alors que la liste Renaissance est au coude-à-coude avec le Rassemblement national dans les derniers sondages.
Emmanuel Macron revendique une responsabilité historique et affiche sa détermination : « Je n’ai pas l’esprit de défaite, j’ai l’esprit de conquête ». Mais il évite de s’engager sur les conséquences politiques d’un éventuel échec à devancer le parti de Marine Le Pen au soir du 26 mai. Il ne répond pas sur l’hypothèse d’un remaniement.
Emmanuel Macron évoque l’avenir de l’Europe, son souhait de réunir une convention fondatrice pour élaborer une nouvelle stratégie, les chantiers prioritaires : ouvrir un débat sur l’immigration, refonder Schengen, avancer sur l’écologie.
Et puis, il attaque de nouveau ces nationalistes qui veulent « diviser l’Europe » et ont des « connivences avec des intérêts étrangers », évoquant l’influence de Steve Bannon, ex-conseiller de Donald Trump, et les financements russes de « partis extrêmes ».
Emmanuel Macron espère ainsi convaincre à force d’engagement. Un pari qu’il n’est pas sûr de gagner.