États-Unis: une soignante exposée au Covid-19, réduite au silence, témoigne
Le personnel de santé est en première ligne face au Covid-19, mais dans plusieurs pays, des pénuries de matériel de protection ont été constatées depuis le début de la pandémie. Les soignants prennent alors de plus en plus de risque pour continuer de soigner les malades. Et lorsqu’ils dénoncent leurs conditions de travail, ils sont parfois réduits au silence par les autorités de leur pays ou leurs employeurs, c’est le cas notamment aux États-Unis.
Tainika Somerville travaillait depuis deux ans dans une maison de retraite près de Chicago. Au mois de mars, des rumeurs circulent sur un possible cas de Covid-19 parmi les résidents. Mais la direction de l’établissement se veut rassurante : des tests sont en cours et pour le moment aucun cas n’a été détecté. Quelques jours plus tard, l’aide-soignante de 39 ans apprend qu’aucun test n’a été effectué.
« On était en colère parce qu’ils n’étaient pas honnêtes avec nous, ils nous disaient ce qu’ils voulaient et ce n’était pas toute la vérité, explique-t-elle. Le 31 mars, on a appris dans les médias qu’un de nos résidents était mort des suites du coronavirus. On ne savait même pas qu’il y avait des cas de Covid dans notre établissement. »
Alors que sa maison de retraite manque de matériels de protection pour les soignants, Tainika Somerville décide avec plusieurs collègues de lancer une pétition et de diffuser une vidéo en direct sur les réseaux sociaux.
« Ils m’ont licenciée parce que j’avais incité mes collègues à la grève. Mais en réalité, j’ai été licenciée parce que j’ai dénoncé le manque de communication, le manque de protection et le manque de personnel. »
Depuis le début de la pandémie, des histoires comme celle de Tainika se sont multipliées, notamment au Nicaragua, en Russie ou encore en Égypte. Des pays où les soignants sont pourtant montrés comme des héros en blouse blanche.
Source: rfi