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États-Unis : La vice-présidence, une place importante au cœur de la présidence

Le vice-président apporte une assistance de haut niveau au président et peut lui succéder en cas de vacance de pouvoir

Le poste de vice-président des états-Unis d’Amérique attire l’attention de certains experts électoraux durant la campagne pour la présidentielle américaine du 3 novembre 2020. Le vice-président est le premier sur l’ordre de succession présidentielle : il succède au président en cas de mort, de démission, d’incapacité ou de destitution. Selon la Constitution, le vice-président assure également la présidence du Sénat des états-Unis d’Amérique.

Le vice-président est élu par le même Collège électoral, en même temps que le président et pour la même durée de mandat de quatre ans. Depuis 1804 et l’adoption du XIIe amendement, le vote pour cette élection pour le président et le vice-président se fait sur des bulletins séparés. Auparavant, était élu vice-président celui qui arrivait deuxième au nombre des suffrages des grands électeurs dans le vote pour la présidence. Ce changement de mode d’élection est intervenu après les conflits entre les titulaires de ces postes respectifs issus de camps politiques opposés.

«C’est un élément essentiel de la présidence. Il apporte une assistance de haut niveau au président. La fonction a fini par prendre une place importante au cœur de la présidence. Le vice-président a une fonction de conseiller et de conciliateur à tous les niveaux», souligne Joël Goldstein, professeur de droit à l’Université de Saint-Louis.
En outre, le rôle que lui octroie la présidence « ex-officio » ou « pro-tempore » du Sénat américain ne lui attribue que peu de pouvoirs sur les affaires de l’État et le cantonne à un travail essentiellement procédural. Le titulaire de ce poste est tenu de ne pas intervenir dans les débats de la Chambre haute. Cependant, il a la possibilité, en cas d’égalité de vote, de faire jouer sa voix pour éviter le blocage de cette dernière.

Si aucun candidat à la vice-présidence ne recevait une majorité des suffrages de grands électeurs, la Constitution américaine prévoit que c’est le Sénat qui procède à son élection. Cela ne s’est produit qu’une fois dans l’histoire, en 1836, avec l’élection par le Sénat de Richard Mentor Johnson. Colistier de Martin Van Buren, il n’obtint pas la majorité du Collège électoral car 23 grands électeurs de Virginie, pourtant élus de son camp politique, refusèrent de voter pour lui (mais votèrent pour Van Buren à la présidence) ayant eu connaissance de la relation affichée de Johnson avec une femme noire.

Pendant les 200 premières années de l’histoire des États-Unis, la vice-présidence fut essentiellement un rôle honorifique, sauf en cas de décès du président. John Adams, le premier vice-président, resta pendant ses deux mandats au Massachusetts, ne venant à Washington qu’en cas de nécessité.

En 1967, le 25e amendement de la Constitution éclaircira le sujet en déclarant le vice-président successeur légitime du président. À partir de 1961, le rôle de vice-président va prendre de l’ampleur avec la nomination, par le président John F. Kennedy, du vice-président Lyndon B. Johnson à la tête, entre autres, du programme spatial des États-Unis (qui devait par la suite devenir la NASA).

Mais sous la présidence de Richard Nixon, élu en 1968 (après avoir été vice-président d’Eisenhower de 1953 à 1961), la vice-présidence va marquer un recul. Le premier vice-président de Nixon, Spiro Agnew, dut démissionner en 1973 accusé de fraude fiscale et d’avoir accepté des pots-de-vin pendant son mandat de gouverneur du Maryland. Nixon nomma alors Gerald Ford au poste de vice-président. À la démission de Nixon en 1974 à la suite du scandale du Watergate, Ford devient président et nomma Nelson Rockefeller vice-président.

Le président Jimmy Carter fut le premier président à accorder à son vice-président, Walter Mondale, un bureau dans l’aile Ouest de la Maison-Blanche et lui donna quelques responsabilités. Bill Clinton et son vice-président Al Gore étendront le rôle du vice-président, Gore s’impliquant au Conseil national de sécurité et possédant de nombreuses prérogatives dans les domaines économiques et des affaires étrangères.

À la suite des attentats du 11 septembre 2001, George W. Bush donne de larges pouvoirs à Dick Cheney, créant un exécutif à deux têtes pour que l’État ne soit pas paralysé en cas d’attaque terroriste contre le président. Bush, contraint par les circonstances, voit plus son vice-président comme un bras droit que comme un remplaçant en retrait des affaires publiques…Lire la suite sur lessor

Source: Essor

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