Suite au coup d’Etat militaire du 18 août 2020, 18 mois ont été retenus comme la durée de la transition avec comme Président, le Colonel-major à la retraite Bah NDAW. En mai 2021, le Président de la Transition et son Premier ministre, Moctar Ouane sont renversés par un autre putsch. Ainsi, s’ouvre la phase dite de rectification de la transition avec une nouvelle équipe exécutive du duo Assimi-Choguel. Ce premier mandat de la transition a pris fin en mars 2022 en plein embargo sur le Mali.
Le deuxième mandat des autorités de la transition a commencé en mars 2022 pour une période de deux (2) ans. Pour obtenir la levée des sanctions de la Cedeao et de l’Uemoa, Bamako a proposé un chronogramme avec une série d’actions à mener pour le retour à l’ordre constitutionnel en mars 2024.
Le Gouvernement de transition peut-il respecter ce chronogramme ? Va-t-on vers un troisième «mandat» pour les autorités de transition ? Difficile d’y répondre. La seule certitude est que le chronogramme accuse un grand retard dans sa mise en œuvre.
Lors de la tenue du comité de pilotage du référendum, le lundi 23 janvier, le Président de l’Autorité indépendante de gestion des élections (Aige), Me Moustapha Cissé a tenu des propos qui renforcent le scepticisme. « …Mais en vérité, ayant à l’esprit la spécificité même de ce qu’est une élection, notre optimisme à réussir de bonnes élections sera confronté à d’énormes défis, notamment de contrainte de temps, de sécurisation du territoire et d’autres questions en cours de traitement », a souligné le Président de l’Aige. Autre déclaration choisie de Me Cissé : « Nous attendions l’effectivité de cette nouvelle configuration territoriale pour la mise en place de toutes les Coordinations de l’AIGE, ainsi que l’actualisation définitive du fichier électoral sur la base du nouveau découpage territorial…… »
Au cours d’un atelier de renforcement de capacités des organisations de la société civile sur le dispositif de veille citoyenne du Plan d’actions du Gouvernement (PAG) de transition, tenu les 16 et 17 décembre 2022, au siège du Conseil national de la Société civile (CNSC), Issa Kassambara, ancien fonctionnaire international, a reconnu qu’il est difficile, voire impossible de respecter le chronogramme établi par le gouvernement de transition. « On est très loin de respecter le calendrier…. On dit tous les jours que l’on va respecter alors qu’on ne peut pas respecter ».
« Je demande instamment aux autorités d’accélérer la mise en œuvre du calendrier électoral tel que publié en juillet 2022 », a souligné le secrétaire général des Nations Unies dans son dernier rapport sur la situation au Mali.
Le Chef de mission de Modele-Mali (Mission d’observation électorale au Mali), Dr Ibrahima Sangho pense que le gouvernement de transition n’est pas obligé d’organiser tous les scrutins prévus dans le chronogramme. Il appelle à la tenue des élections présidentielles et législatives pour un retour effectif à l’ordre constitutionnel. Voilà une proposition concrète et faisable qui peut éviter un glissement du chronogramme au delà de mars 2024.
Par Chiaka Doumbia
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