Le mardi 10 janvier 2023, les villages de Tombola et de Danga situés dans la commune rurale de Nouga, cercle de Kangaba, région de Koulikoro se sont violemment affrontés pour le contrôle d’un site d’orpaillage. Le bilan est lourd, très lourd. Plus de 10 morts dont certains de façon très atroce. De nombreux blessés dont des femmes et des enfants.
Une journée vraiment meurtrière ! Heureusement que les élèves ont été épargnés suite à la décision du Directeur du Centre d’animation pédagogique (CAP) de fermer les établissements scolaires. « Le message du Directeur du CAP nous est parvenu à 08 heures et nous avons immédiatement libéré les enfants tout en les dirigeant vers leur domicile dans la sécurité. Les enseignants ont fait preuve d’une très grande prudence pour sécuriser les enfants. Une heure seulement après, les tirs nourris ont commencé entre les habitants des deux villages. N’eut été la décision du Directeur du CAP, ce serait un désastre », a confié le directeur d’une école proche du site des affrontements à notre confrère « Info Matin » dans sa parution du jeudi 12 janvier 2023.
En deux (2) mois, les deux villages ne sont pas à leur première confrontation mais celle du mardi dernier fut la plus brutale et la plus meurtrière. Les missions de bons offices entreprises par le gouverneur de la Région de Koulikoro n’ont pas permis de dissuader les deux camps.
72 heures après cet affrontement meurtrier, ni le ministre de la sécurité et de la protection civile, ni son collègue des mines encore moins le ministre d’Etat, ministre de l’administration territoriale et de la décentralisation n’ont jugé utile de se rendre sur les lieux. Cela est inadmissible et inacceptable d’autant plus que Kangaba est situé à moins de 200 km de Bamako. Pis, aucune communication venant du gouvernement de Transition n’a été faite sur une affaire si grave. Ce qui est très regrettable de la part d’une équipe gouvernementale qui se dit être à l’écoute des Maliens dans leur ensemble. Le gouvernement de transition doit communiquer sur cette tragédie. Qu’est-ce qui s’est passé ? Les affrontements ont-ils duré de 08 heures à minuit ? Quelles sont les dispositions prises pour circonscrire les dégâts ? Le message du Directeur du Centre d’animation pédagogique (CAP) appelant à fermer les écoles jusqu’à nouvel ordre prouve-t-il que les autorités étaient au courant de ce qui se tramait ? Pourquoi une délégation gouvernementale ne s’est pas encore rendue sur place ? Le gouvernement de transition, dont l’indifférence face à cette situation choque plus d’un, doit répondre à ces différentes interrogations.
En toute vérité, ces tensions récurrentes autour des sites d’orpaillage appellent des décisions énergiques de la part de l’Etat dont l’autorité est régulièrement mise à mal. Il est urgent de circonscrire ces affrontements avec tous les moyens, y compris la force, afin qu’ils ne puissent pas faire l’objet de récupération de la part des forces obscures, lesquelles sont prêtes à exploiter toutes les circonstances pour avoir des nouveaux alliés. Il faut agir !!!
Par Chiaka Doumbia
Le Challenger