Le Président du Conseil national du Patronat du Mali (Cnpm), Mossadeck Bally a remis, le 20 février 2024, au Président de la Transition, Colonel Assimi Goïta, les conclusions des cinq groupes de travail mis en place par l’organisation patronale sur certains secteurs vitaux comme l’énergie, les infrastructures, les ressources humaines, la fiscalité et le financement. C’était au cours d’une audience au palais de Koulouba.
«Comme vous le savez, pour qu’une économie soit attractive auprès des investisseurs nationaux et internationaux, il nous faut de l’énergie et nous sommes en pleine crise énergétique. Il nous faut des jeunes ayant la bonne formation, et nous avons des formations en inadéquation avec les emplois que créent nos entreprises. Il nous faut des infrastructures, car ça ne sert à rien de produire des mangues à Sikasso, s’il n’y a pas de route pour les transporter à Mopti, Gao ou Kidal. Il nous faut une fiscalité bien répartie. La particularité du Mali, c’est que l’on a une injustice fiscale. 10% des entreprises paient 90% des impôts au Mali», a confié à la Presse, le Président du CNPM, Mossadeck Bally à sa sortie d’audience. Selon lui, «depuis plus d’une décennie, l’économie malienne subit des chocs multiples. Qui sont d’ordres sécuritaire, institutionnelle, politique et sanitaire».
Dans un document de synthèse des cinq groupes de travail, l’organisation patronale assène ses vérités avec des recommandations pertinentes pouvant aider les autorités dans la prise de décision si leurs ambitions est réellement de bien faire.
Pour le CNPM, «l’industrialisation, le développement économique et l’attractivité sont compromis en absence d’une énergie suffisante, sûre et accessible… La croissance démographique sans précédent pose des enjeux socio-économiques. L’agriculture, pilier de l’économie nationale, peine à s’industrialiser. La crise multidimensionnelle affecte les affaires et réduit les capacités d’entrepreneuriat». Et le patronat malien d’insister sur le «déficit de financement suffisant pour encourager et soutenir les initiatives…
….Avec des financements extérieurs limités, le gouvernement sollicite davantage les recettes fiscales internes des acteurs économiques, accentuant la pression sur les entreprises formelles. Ces entreprises, majoritairement des PME, font face à des problèmes récurrents tels que l’accès à l’énergie, la rareté de compétences, des infrastructures insuffisantes, des difficultés de financement et une fiscalité lourde».
Le CNPM a fait des constats qui laissent dubitatifs par rapport aux perspectives économiques et fragilisent les entreprises face à l’inflation. Il plaide pour un financement solide, sûr et accessible pour créer et soutenir l’industrialisation et des projets de développement. Et il estime que «pour la transformation économique et le développement industriel dans ce contexte, des options de financement adéquates, accessibles et pérennes sont essentielles pour le secteur privé».
Chiaka Doumbia
Le Challenger