Enseignement Supérieur au Mali : La première pierre de la nouvelle ENSUP posée à Kabala
Pour permettre à l’École Normale Supérieure (ENSUP), dont les locaux actuels sont vétustes, de retrouver son élan, son allant et son prestige d’antan afin d’ améliorer la formation des élèves-professeurs, l’avènement des meilleures conditions de travail pour les enseignants, le personnel administratif et technique, le Gouvernement de la transition a procédé à la pause de la première pierre de la nouvelle ENSUP, sise à la cité Universitaire de Kabala, hier, lundi 15 mars 2021, par le Directeur de Cabinet du premier Ministre de la transition, Samba Diallo, représentant le chef du gouvernement, Mocatr Ouane. C’était en présence du Ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique (MESRS), Pr. Amadou Keita, du Directeur général du Centre National des œuvres Universitaires (Cenou), Colonel-Major Ousmane Dembélé, du Maire de la Commune Rurale de Kalabancoro, Tiécoura Hamadoun Diarra, de l’Ambassadeur de la République Populaire de Chine au Mali, des autorités de la région de Koulikoro, du Recteur de l’Université de Kabala, Pr. Idrissa Soïba Traoré, des professeurs de l’Université de Kabala, notabilités de Kabala et des étudiants.
La construction de cette nouvelle ENSUP, dit Samba Diallo, s’inscrit dans l’objectif des autorités depuis quelques années de construire des infrastructures pédagogiques modernes répondant aux standards internationaux et visant à améliorer les conditions de travail et d’études des enseignants et des élèves-professeurs. Elle est aussi une réponse, ajoute le directeur de cabinet du PM, à la question de la pléthore des étudiants dans les institutions d’enseignement supérieur au Mali. Ce joyau dont les travaux de construction seront lancés dans quelques instants, dit-il, s’ajoute au complexe de Kabala fonctionnel depuis quelques années grâce à la République Populaire de Chine.
Le rôle de cette école historique, déclare le directeur de cabinet, n’est plus à démontrer dans la formation des ressources humaines dans notre pays. « Dans un passé pas lointain, ces diplômés faisaient notre fierté dans la sous région et sur le continent. Ce joyau va donc offrir aux élèves-professeurs, enseignants chercheurs toutes les commodités », déclare Samba Diallo. Avant de terminer, il a remercié tous ceux qui ont contribué à la promotion de l’enseignement supérieur au Mali et ceux qui sont décidés à faire en sorte que l’ENSUP reste une fierté, référence nationale, régionale, africaine, voire mondiale, afin de répondre aux besoins de notre pays en ressources humaines de qualité. Les autorités de la transition souhaitent seulement que l’ENSUP retrouve son lustre d’antan pour le bonheur et l’honneur du Mali. Pour ce faire, dit-il, à l’endroit des élèves-professeurs, vous êtes interpellés pour tenir haut le flambeau de vos devanciers. Car l’heure est au sacrifice pour faire de l’enseignement dans notre pays, le socle d’une citoyenneté éclairée et consciente au service de la construction nationale. « Pour terminer, je remercie l’Etat malien pour le financement sur fond propre du budget national du Mali. Le gouvernement de la transition attache du prix au renouveau du système éducatif malien. J’espère que très prochainement, l’ENSUP sera dotée d’infrastructures à la hauteur de ses ambitions de formation », a-t-il souhaité.
Pr. Amadou Kéita, MESRS, a rappelé d’entrée que l’Ensup a été créée en 1963. Ses missions ont été redéfinies en 2000, puis en 2010 et ensuite 2012 pour prendre en compte les évolutions du contexte de l’enseignement supérieur dans notre pays. Jusqu’en 1995, a rappelé le ministre Kéita, les effectifs des étudiants de l’Ensup étaient de l’ordre de 1660. Le personnel enseignant stable, expérimenté, constituait un potentiel d’encadrement raisonnable. « Ces facteurs ont contribué de façon significative à faire de cette école un pôle d’excellence dans le domaine spécifique de la formation des professeurs d’enseignement secondaire. Ceci se traduisait par une demande renouvelée annuellement de nos impétrants de la part des pays comme la Côte d’Ivoire et le Gabon. C’est vous dire, ajoute le Ministre Kéita, l’importance du projet qui nous réunit aujourd’hui et qui va contribuer à l’amélioration de l’environnement de la formation et de la recherche dans notre pays. Ceci, dois-je le rappeler, entre en droite ligne des instructions que le Président de la Transition et vous-mêmes, Excellence Monsieur le Premier ministre, avez données concernant l’amélioration du système éducatif conformément à la Feuille de route de la Transition. En 2021, a fait savoir le ministre, les effectifs des étudiants aux différents niveaux (Master, Licence et formation continue) sont d’environ 2671 étudiants.
En termes de ressources humaines, l’école compte 101 enseignants permanents, dont 08 professeurs de rang magistral, et 54 agents techniques et administratifs. « Cependant, L’Ecole Normale Supérieure est confrontée à beaucoup de difficultés qui sont entre autres, l’insuffisance notoire des salles de classe (les salles de laboratoire servent en même temps de salles de classe) ; l’insuffisance d’équipements de laboratoire (physique, chimie, biologie, langues) et de matériels didactiques, informatiques et de consommables ; le sous équipement de la bibliothèque en manuels et documents adaptés à la formation des maîtres ; les conditions difficiles de travail des enseignants et du personnel administratif et technique. Pour terminer, le ministre Keita a invité urgemment à la réalisation de la route. Il est alors urgent de procéder à la construction de la nouvelle route, que d’aucuns appellent la « Route du Savoir». Cette route, dit-il, dont les études sont terminées, permettra de désengorger le flux routier sur l’axe Kalabancoro-Kabala et par conséquent de diminuer substantiellement le nombre d’accidents mortels sur cet axe. La réalisation sera faite par le Cabinet d’Architecture et d’urbanisme (CADAU).
Hadama B. Fofana