« Enceinte de 6 mois j`ai eu un coup de foudre pour un autre homme »
Quand Alfonso a déboulé dans ma vie, j’avais tout pour être heureuse avec Sébastien. J’avais 29 ans, on s’aimait depuis huit ans sans érosion apparente. Et j’étais enceinte. Un peu tourneboulée, certes, comme on peut l’être quand on n’a pour ainsi dire connu qu’un homme dans sa vie et qu’on s’apprête à franchir une nouvelle étape. Mais finalement ravie de commencer un nouveau chapitre. Sébastien, souvent absent pour son boulot, était alors à l’étranger pour quatre mois. On s’appelait souvent, on se manquait mais on sortait pas mal chacun de son côté.
Bref, c’est au cours d’une soirée où j’accompagnais des amis que j’ai rencontré Alfonso. Un espagnol hypermordant, aux yeux très noirs pétillants de malice, avec une bouche très charnue et un corps d’athlète… Un carnassier. C’est lui qui m’a abordée, et on s’est marrés ensemble toute la soirée. Je n’ai pas craqué tout de suite. J’ai même tout fait pour arranger l’affaire avec une des copines qui m’accompagnaient. Mais c’est moi qu’il voulait.
Au début, ça me faisait juste plaisir, ça me rappelait que je pouvais séduire, mais il s’est accroché, et sa persévérance a fini par me troubler.
On s’est revus, et à plusieurs reprises je l’ai repoussé. Mais à chaque fois il a réapparu. Toujours aussi drôle, incisif… et séduisant. Jusqu’au soir où j’ai flanché. Je ne sais pas si j’étais vraiment amoureuse à ce moment-là, mais c’était tout simplement irrésistible. Il était très doux, tendre et enveloppant. Et alors que j’étais enceinte de six mois, j’ai fait l’amour avec lui, en pleurant. Lui aussi a pleuré, mais il était fou d’amour, il voulait que je quitte mon mari, il disait qu’il reconnaîtrait mon enfant : « Je prends tout… »
Il n’était pas question que je quitte Sébastien, mais on a continué à se voir jusqu’à l’accouchement. Il m’a même appelée à l’hôpital. Et pendant un an, ça a continué, dans l’ombre. Personne n’était au courant. Entre Alfonso et moi, il y avait un truc torride, un truc de peau, qui rend accro. Mais aussi quelque chose d’orageux. Régulièrement on s’engueulait, on se séparait puis je le laissais revenir. J’ai fini par quitter Sébastien, je ne pouvais plus mentir. Alfonso et moi nous sommes enfin installés au grand jour. A ce moment-là, j’étais conquise et amoureuse. Lui était exquis, m’abreuvait d’e-mails, de SMS, il m’enveloppait d’amour. Mais bientôt les engueulades ont recommencé, les séparations, les retrouvailles. Notre amour n’a jamais réussi à devenir serein. La culpabilité que je ressens encore parfois lorsque je regarde mon fils et le fantôme de mon premier couple restent des éléments qui nous séparent. Je ne sais pas si on leur résistera encore longtemps…
Photo d’illustration