La classe politique, presque dans sa totalité, devrait faire une sérieuse autocritique de ses positions peu intelligentes durant ces dernières décennies.
Des acteurs politiques de premier plan adoptent des positions figées qui sont en porte-à faux avec les développements de la situation politique et très éloignées des aspirations de la population. Une faillite visible dans la diarrhée verbale menée contre le projet de constitution jugé « non consensuel » alors qu’il est le fruit de larges consultations. Des procès d’intentions instruits en permanence contre des militaires au pouvoir suspectés leur ravir la vedette en distribuant, par exemple, des vivres à une population affectant par la crise sécuritaire. Mettre les bâtons dans les roues de ces « imposteurs » procure le mérite de paraître sous les traits de « démocrates » qui joue au « gardien du temple ». Mais quel temple ?
Se nourrir du sang du peuple
C’est à ne rien comprendre. La classe politique dans son ensemble, hormis un ou deux leaders, a laissé le président français Emmanuel Macron l’accuser d’inertie au pouvoir durant des années, sans même s’en défendre et livrer sa part de vérité. « Nous sommes l’objet d’une amalgame par le rejet d’une classe politique malienne qui a échoué à redresser son pays » a-t-il martelé, lors de son discours de déclaration de nouvelle stratégie de la politique africaine. Voilà une classe politique qui devient subitement aphone quand le Grand maître blanc parle d’elle, peine à choisir entre le moins bon et le pire. Elle qui, majoritairement et régulièrement, embouche la trompète pour ululer à la catastrophe dès que les mots et les actions du gouvernement de la transition ne caressent pas dans le sens du poil Dupont. Quelle peine se donner pour arriver à la triste conclusion qu’au Mali, les politiques se nourrissent du sang du peuple ? L’enjeu se présente comme un élément crucial d’aller vers une nouvelle recomposition de la classe politique dont la responsabilité est quasi-entière dans ce qui s’est produite comme situation d’impasse politique et institutionnelle. La classe politique à travers les partis est interpellée quant à un nouveau rôle à adopter si elle veut retrouver sa place en sa qualité d’institution dont la production des idées politiques et la réflexion lui revient de droit en termes de mission historique qui lui sied.
Le peuple tourne le dos à toute organisation qui rame à contre-courant. La classe politique est dans l’obligation de songer à trouver des formules nouvelles en politique pour pouvoir contribuer d’une manière créative dans la mise en place de la nouvelle feuille de route en mesure d’ouvrir les brèches d’une nouvelle pratique politique en mobilisant et en ratissant à travers des approches nouvelles qui riment avec les attentes et les aspirations de la nouvelle génération de Maliens en quête d’une nouvelle démarche en rupture totale avec ce qui existait précédemment. D’où des appels tous azimuts en faveur de la candidature à la prochaine présidentielle d’Assimi Goïta, l’homme fort du pays.
Fanfan
L’Informateur