En toute franchise : Devoir absolu d’apaiser le front social
En novembre ou décembre prochain, vont se tenir à Bamako ce que le gouvernement appelle les « assises sociales nationales », un forum des forces sociales du pays pour se pencher surtout sur la problématique des salaires, qui souffre d’un manque criard d’équité… A titre d’exemple le magistrat débutant (bac + 4) est à 700 000 F CFA de salaire, le médecin (bac +7) est à 250 000F. Mais, en attendant, l’on assiste à une succession de grèves dans le pays.
Plus une semaine ne finisse sans qu’on entende un bruit de grève ou de préavis de grève à Bamako. C’est au point que le gouvernement vit dans une hantise permanente de voir tel ou tel pan de l’administration paralysé pour un temps. A ce rythme, l’on se demande comment le pays peut avancer comme souhaité par tous. Et un cadre du ministère du Travail de murmurer la semaine dernière que la ministre Diarra Racky Talla ne dort plus que d’un œil ! La patronne du dialogue social au Mali ne sait plus à quel saint se confier ! Comment n’arrive-t-elle pas à s’entourer d’un comité de veille en mesure d’anticiper sur les mécontentements sociaux et les dissiper avant leur expansion ? Pourquoi ne pas faire nommer un « point focal front social » dans la plupart des secteurs susceptibles d’exprimer quelques velléités de grève ? Le gouvernement ne peut-il pas décréter une trêve sociale générale d’un an par exemple pour se donner les moyens d’apaiser le malaise général du monde des travailleurs ? Racky Talla doit prendre des initiatives en s’appuyant sur l’expertise de cadres dynamiques comme son chef de Cabinet Hamadoun Maïga dit Boris.
Ne dit-on pas gouverner c’est prévoir ? La ministre Diarra Racky Talla doit multiplier ses efforts afin de ne pas assister à l’intervention du Premier ministre et du président de la République pour dénouer des cas de crise sociale, comme la grève des magistrats, des DFM, des transporteurs, etc.
La situation que vit le pays actuellement pousse certains observateurs à conclure que si l’on veut établir des statistiques de ces dernières années, le Mali pourrait battre le record des grèves dans la sous-région. Ce qui constitue une triste… réputation, que nos gouvernants doivent corriger rapidement.
Rappelons à titre d’exemple que durant ces dernières, les secteurs vitaux comme la santé, la justice, les enseignants, les policiers, les transporteurs, les boulangers, les importateurs de gaz et divers fonctionnaires comme ceux des finances ou des affaires étrangères ont observé des arrêts de travail ou des débrayages sous diverses formes. Que dire du nouveau préavis du secteur de l’énergie EDM-SA ? Quid des menaces de grève des travailleurs des collectivités ? Sachons raison garder et évitons les revendications maximalistes.
Bruno D SEGBEDJI