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Emission télé les décideurs du forum de la presse : Dr. Boubou Cissé aborde l’économie malienne

Après quelques mois d’interruption, le Forum de la presse resurgi à travers son émission “Les Décideurs” qui traite les aspects économiques de notre pays. L’invité de ce débat télévisé économique de ce samedi n’était autre que le ministre de l’Economie et des Finances, Dr. Boubou Cissé.

Ce débat intitulé “Les Décideurs” était animé par Attaher Halidou et le directeur de publication du journal Mali Tribune, Alexis Kalambry. Plusieurs questions ont été abordées avec le ministre de l’Economie et des Finances, Dr. Boubou Cissé. Il s’agit, entre autres, des questions relative à la loi des finances, les poches de dépenses, la vie chère, le F CFA, etc.

Sur la santé financière du pays, Dr. Boubou Cissé, ancien de la Banque mondiale, répondra que l’économie malienne se porte bien au vu de sa capacité de résilience face à la crise que traverse notre pays. Pour lui, cela se matérialise par le taux de croissance qui s’affiche depuis quelques années entre 5 à 6 %.

“Nous avons pu maîtriser les fondamentaux, les déficits budgétaires variaient de 7 à 8 %,  contre 3 % fixé par la communauté. Le PIB est en forte progression de 700 milliards on est à plus 900 milliards de F CFA”. Malgré cette progression de l’économie, le fossé de disparité est large, la population reste clouée par la pauvreté, environ 40 %. Il a assuré que le gouvernement travaille de sorte que cette tendance puisse changer pour le bien-être de notre pays.

S’agissant du budget d’Etat 2019, il note des points positifs, à en croire au ministre Boubou Cissé, les recettes sont en hausse, elle se chiffre cette année 223 000 milliards de F CFA. Cette constante augmentation des recettes, dira-t-il, est due aux efforts consentis par les services de l’assiette. Cette performance, entre 2018-2019, affiche 10 à 11 %. Il a profité de l’occasion pour saluer les efforts des différents services, les douanes, les impôts, les domaines, etc.

Poches de dépenses

Concernant les charges de l’Etat, Dr. Cissé de confirmer qu’effectivement depuis plusieurs années les dépenses sont en hausse à cause de la crise sécuritaire que traverse notre pays et cela malgré les mesures de rationalisation. Selon lui, cette situation est liée en bonne partie à la structuration de notre budget, orientée vers les dépenses. En 2019, le budget est structuré de manière que 60 % sont alloués au fonctionnement contre 40 % au budget de l’investissement. “Il s’agit d’inverser cette tendance pour l’atteinte des objectifs”, a suggéré le MEF.

Situation sécuritaire et les finances

Selon le MEF, la gestion de la crise sécuritaire a impacté les finances, de 2 à 3 % ces dix dernières années, le budget sécuritaire est passé à environ 20 % à cause de l’adoption de la nouvelle loi de programmation militaire. Ce qui impacte sur la demande sociale. “L’Etat n’a pas les moyens pour les appétits des uns et des autres. Les ressources sont limitées. Pour répondre aux revendications telles qu’elles sont venues, il fallait multiplier le budget par quatre. Et pourtant la masse salariale est fixée par la communauté sous-régionale entre 30 et 35 %. A cause des demandes sociales, on a dépassé cela, on est actuellement à 37,5 %”.

Aide budgétaire

Sur le volet de l’aide budgétaire dont notre pays dépend toujours, pour le ministre de l’Economie et des Finances, elle n’est pas importante. “Elle représente 25 à 30 % du budget national, elle n’est pas importante, c’est les ressources domestiques qui dominent 60 %”, Boubou Cissé dixit.  Pour se débarrasser de ce volet budgétaire, le MEF préconise le maintien de la pression fiscale à 20 %, actuellement entre 15 à 16 %.

S’agissant de l’incident survenu en 2014 entre notre pays et la Banque mondiale, le chef du département de l’Economie et des Finances a rassuré qu’aucun contentieux n’est entre notre pays et les institutions de Bretton Woods. Cette bonne relation s’est caractérisée par l’adoption d’un plan triennal entre notre pays et le FMI et qui touche à sa fin. Le ministre compte sur le renouvellement de ce plan de financement de notre économie par le FMI.

Le F  CFA

Pour Boubou Cissé, les affirmations sur le F CFA ne sont pas fondées. “Il faut dépassionner le débat. On surestime le rôle que joue la France dans la gestion de la souveraineté monétaire du Franc CFA,  les pays membres du F CFA sont au nombre de 15 contre la seule France. La France est minoritaire au sein du conseil des gouverneurs de la BCEAO”, a révélé Dr. Boubou Cissé. A l’en croire, l’intérêt du F CFA, c’est que c’est une monnaie avec sa parité avec l’euro fixe, garantit le commerce pour nos Etats sur le marché international. “Il rend nos économies plus compétitives à l’image de la Côte d’Ivoire, etc.”

A qui profite l’or du Mali ?

Sur cette question des journalistes, le ministre d’affirmer que l’or brille pour tout le monde, à l’Etat qui engrange 20 % du PIB dans ce secteur. Ce taux représente environ 200 à 250 milliards de F CFA. Et le secteur, ajoutera-t-il, a permis de créer 7000 emplois.  “Avec la nouvelle vision, nous allons corriger les imperfections pour plus d’opportunités aux populations”, a annoncé Dr. Cissé.

Mois de ramadan et exonération des produits de premières nécessités

Depuis quelques années, une décision interdit l’octroi de certaines exonérations. Pour Boubou Cissé, il s’agit de toutes les exonérations discrétionnaires, c’est-à-dire non inscrites dans la loi des finances. A l’en croire, le mois de ramadan qui nécessite la fourniture du marché en sucre et riz, des dispositions sont prises pour maintenir le prix. “Le sucre est en baisse sur le marché, il n’est pas évident que le prix va grimper sinon le riz connait depuis un moment la baisse des frais douanières, de 200 000 F CFA on l’a ramené à 100 000 F CFA”.

Financement des élections prochaines

Le ministre de l’Economie et  des Finances, Dr. Boubou Cissé, a assuré que des dispositions sont prises pour assurer la bonne tenue des élections notamment le référendum qui va coûter environ 12 à 14 milliards de F CFA. A l’en croire, l’organisation de cette élection va résoudre les nombreux défis dont notre pays se trouve confrontés.

Relance du chemin de fer

Pour le ministre Cissé, la relance du secteur va coûter environ 400 millions de dollars. Il s’agira de refaire toute la voie ferroviaire. Il n’a pas indiqué une date pour le démarrage des travaux,  malgré l’insistance des journalistes.

Ousmane Daou

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