Éliminatoires can 2019 : Le coach des Aigles du Mali par intérim Mohamed Magassouba disjoncte
Les téléspectateurs de ” l’émission Score du lundi ” de l’Ortm doivent se poser la question de savoir, si réellement l’entraineur par intérim des Aigles, Mohamed Magassouba, était dans un état normal. Invité pour parler du match retour des nôtres contre les Hirondelles de Burundi, et leurs chances de qualification à deux jours de la fin des éliminatoires, il s’est lancé dans des diatribes pour régler ses comptes avec la presse. Ses vociférations démontrent à suffisance qu’il n’a pas la maîtrise de soi face aux critiques. Bref Mohamed Magassouba a disjoncté et se trompe de cible.
Egalement sur le plateau, nos confrères Idrissa Diakité et Mohamed Soumaré pour analyser les deux matches des Aigles, et surtout leurs chances de qualification. Mais l’entraineur par intérim Mohamed Magassouba n’a pas compris. Pensant que les uns et les autres, surtout la presse, veulent mettre du bâton dans ses roues, tellement il a été très discourtois. Déboussolé par l’attitude du coach, notre confrère Kodji Siby a eu de la peine à le faire venir à la raison.
A la limite si Magassouba n’a pas pris l’émission en otage. A-t-il oublié que c’est lui qui a bluffé le peuple malien, en tenant des propos extravagants à la veille des deux matches des Aigles contre le Burundi à Bamako et à Bujumbura ? N’a-t-il pas dit qu’il est temps qu’on abandonne les vieilles pratiques liées à la qualification de l’équipe nationale. Pour cela, il a tablé sur deux victoires sur le Burundi. Autrement dit, se mettre à l’abri des calculs de dernière minute. Aujourd’hui par rapport à ses déclarations, le constat est amer. Il est évident que le football n’est pas une valeur absolue. On aurait dû lui accorder des circonstances atténuantes s’il avait eu l’humilité de dire que le Mali a perdu une bataille, mais pas la guerre.
En conséquence l’encadrement technique mettra tout en œuvre pour une qualification des Aigles lors des deux dernières journées. A défaut, il pense que la presse lui en veut, que l’on cherche à déstabiliser le gros travail qu’il a entamé avec un groupe jeune. L’homme se trompe de combat et d’adversaire. Pour le moment, il n’a pas fait mieux que ses prédécesseurs.
Mohamed Magassouba peut se permettre de se vanter avec ses gros diplômes d’entraineur, d’avoir une pédagogie extraordinaire, cependant force est de reconnaitre qu’il n’a pas encore démontré techniquement qu’il est un entraineur de haut niveau. Les deux victoires sur de petits poucets comme le Gabon et le Soudan du Sud, ne justifient pas à présent son talent.
Dans un passé récent, nous l’avons vu à l’épreuve. Il a été renvoyé du Stade malien de Bamako en pleine saison, pour insuffisances de résultats, malgré tous les moyens. Recruté pour donner une nouvelle orientation aux Blancs de Bamako, Magassouba posa ses conditions : un salaire mensuel d’un million de Fcfa, payable en avance, un logement et un véhicule de service. Mieux, il exigea que tout son effectif soit inscrit dans un dojo de gymnastique.
Avec les Aigles, il a commencé le même folklore, en imposant des séances d’entrainement à huis-clos. Hélas ! La montagne a accouché d’une souris. Le Stade malien de Bamako n’a pas dépassé le premier tour des éliminatoires de la ligue des champions. Le président du club à l’époque, Mahamadou Samaké dit Sam Dièma, qui sait là où mettre le pied, n’a pas hésité à le remercier. Parce qu’il est parvenu à la conclusion que tout le tintamarre de Mohamed Magassouba n’était que du pur bluff.
Noyé dans les ténèbres d’un chômage pitoyable, il a décroché le poste de Directeur Technique National à la Femafoot. Tout à fait normal, surtout qu’il répond au profil. Mais devenu entraineur par intérim en raison d’un vide, Mohamed Magassouba se croit tout permis. Il s’attaque à la presse et reste convaincu que son travail est en train d’être saboté.
Qu’est ce qui n’a pas été dit sur Aimé Jacquet à la veille de la coupe du monde de France 1998 ? Mais l’homme est resté humble et il a attendu le bon moment pour répondre à ses détracteurs. Au moins il a remporté une coupe, pour se permettre de faire certaines déclarations. Tout près de nous, il y a le cas de Didier Deschamps dont la presse française ne vendait pas chère la peau avant la dernière Coupe du monde qu’il a pourtant remportée avec l’équipe nationale française. A la différence de Magassouba, les deux techniciens, au lieu de ruer dans les brancards suite aux nombreuses critiques, se sont concentrés sur leur job pour répondre par les résultats. La preuve par le succès !
Le Mali a toutes ses chances pour se qualifier, donc que Mohamed Magassouba se calme et se tourne vers son équipe. Son seul combat, tous ses agissements, sont liés à un seul objectif : sa titularisation en tant qu’entraineur des Aigles. Son attitude, ses résultats, lui sont-ils favorables ? Il doit comprendre que le peuple malien est collé à ses équipes nationales et que la presse est tout à fait dans son rôle en formulant des critiques ou en faisant des analyses sur les résultats des Aigles. Un entraineur doit être un pédagogue qui a le sens de la responsabilité pour bien se comporter face à certaines situations.
O. Roger Sissoko