Électrification Rurale au Mali : L’AMADER et KAMA-SA forment un deal pour flouer les populations de Sadiola
Meguetan Infos
L’électrification de la localité de Sadiola, pilotée de bout en bout par l’AMADER (Agence Malienne de Développement de l’Électrification Rurale), n’a pas été libre encore moins transparente. Pour la réalisation du projet en 2009, les travaux ont été confiés par l’AMADER au Groupe KAMA-SA, représenté par son PDG, Mamadou Sacko. Malheureusement, les deux services brillent par leur travail mal fait. Et la population de Sadiola en a marre de cette situation. D’où le lieu pour les populations de procéder à une désobéissance civile dans la ville de Sadiola.
C’est grâce au programme de partenariat public-privé mis en œuvre avec le concours de l’AMADER que le groupe Kama-SA réalise de nombreux projets d’électrification rurale au Mali avec 23 localités électrifiés dans les régions de Kayes, Sikasso, Ségou et Mopti, dédiés à la fois pour l’éclairage, les unités d’exploitation et les complexes industriels.
Mais depuis des ans, le savoir faire de Kama-SA à Sadiola, n’est plus appréciable en ce qui concerne la distribution du courant électrique, le suivi et la maintenance. Plus grave, la gestion de la clientèle abonnée au courant électrique pose problème. Et c’est dans ce tohu-bohu, que le groupe est allé vers une audacieuse intégration graduelle du solaire, qui aussi est devenue un projet cauchemardesque pour les habitants de Sadiola. Non seulement, le courant électrique est rare pendant les heures de pointes mais aussi, la facturation est kilométrique, à la fin du mois. Car avec ou sans consommation du courant électrique, chaque client doit payer une prime fixe ou frais d’entretien de 3 500F. S’y ajoute, le coût de l’unité du kilowatt heure qui est cédé à 250F CFA.
Pour un départ en 2009, cette prime fixe a été imposée à tous les abonnés par le groupe Kama-SA au motif que la société produira de l’électricité à perte par manque de clients. Mais jusqu’à aujourd’hui, soit une douzaine d’année d’exploitation, Kama-SA a quintuplé sa clientèle à Sadiola et tous les abonnés, sans exception, payent toujours cette prime fixe, avec ou sans consommation du courant électrique.
Mais le hic qui tilt, c’est que même les familles déconnectées au niveau du réseau électrique de Kama reçoivent chaque mois une facture d’électricité pour le paiement des frais d’entretien de leurs compteurs.
Escroquerie en bande organisée
Depuis 5 ans, l’AMADER a montré ses limites en ce qui concerne l’électrification rurale au Mali. Et tous les abonnés de Sadiola, présentent les symptômes d’incompréhension au sujet de ces primes fixes ou frais d’entretien collectés par le groupe Kama Mali-SA au détriment des habitants de Sadiola.
Selon des sources, le marché d’électrification de Sadiola a été attribué dans des conditions floues au Groupe Kama-SA qui bâcle le travail à la grande déception des habitants. La promesse prise par les autorités régionales de l’énergie, lors d’un passage n’a pas été tenue. Et le groupe Kama Mali-SA qui opère à Sadiola depuis 2009 laisse des projecteurs qui ne jaillissent de la lumière que pendant la journée pour s’éteindre toute la nuit. Du coup, les habitants de Sadiola sont mécontents du fait qu’ils payent 3 500 FCFA de frais d’entretien pour l’éclairage public alors que les projecteurs ne marchent pas aux heures de pointe (la nuit).
En bloc, il y a un délestage sauvage à Sadiola, depuis 6 ans environ. Et c’est seulement vers la fin de chaque mois que le groupe Kama-SA fourni de l’électricité à ses clients afin de pouvoir leur présenter une facture et percevoir les 3 500F de soit disant prime fixe ou frais d’entretien.
Toutes les correspondances adressées par les populations de Sadiola, à la direction de l’AMADER à cet effet, sont restées sans suites. Jusque-là, personne ne lève le petit doigt.
C’est fort de tout cela que les habitants de Sadiola, organisés en ‘’Mouvement Kéniéba Courant Ko’’, sont convaincus qu’ils sont floués et escroqués depuis une douzaine d’année par le Groupe Kama Mali-SA et l’AMADER. Le Jeudi dernier, le ‘’Mouvement Kéniéba Courant Ko’’ a procédé à une désobéissance civile pour exiger une explication claire sur cette question d’électricité à Sadiola. Mais avec la rencontre des populations par les autorités de Sadiola, les choses semblent revenir à la normale. Mais pour combien de temps ?
Du côté de KAMA-SA et de l’AMADER, toutes nos démarches pour recouper nos informations sont restées vaines. Que se reprochent-ils au juste ?
Cyrille Coulibaly
Nouveau Réveil