Election du président de l’Assemblée nationale : plus de peur que de mal !
Annoncée très tendue par les médias et les observateurs politiques, l’élection du nouveau président de la sixième législature s’est déroulée dans le calme et dans le respect des textes de l’institution. Reportage !
Le 11 mai 2020 au Centre international de Conférences de Bamako, où doit se tenir la session extraordinaire de l’Assemblée nationale dont l’ordre du jour concerne : l’élection du président de l’Assemblée nationale ; l’examen du règlement intérieur de l’institution ; l’élection des membres du bureau ; la constitution des groupes et des commissions parlementaires et l’examen des projets de loi.
A 8 heures, tous les périmètres sont déjà bouclés. De l’échangeur du deuxième pont jusqu’au niveau de l’école normale supérieure, toutes les deux voies (aller et retour) sont coupées et contrôlées par les forces de l’ordre et de sécurité. L’accès à la devanture du centre et à la salle où se tient la cérémonie est subordonné à une invitation dont la liste est remise aux agents de sécurité. En plus de l’invitation, il faut aussi présenter une pièce d’identité. Pour les hommes de médias, il faut forcement la carte de presse nationale pour pouvoir franchir les barrières.
A l’intérieur de la salle, les honorables viennent à compte-gouttes. Les salutations et échanges en aparté animent les coins et recoins de la salle de 1000 places du CICB. Au même moment, le comité d’accueil est au four et au moulin. Il faut vite les installer, s’assurer que chaque député est bien à sa place, selon l’ordre établi par la cour constitutionnelle lors de la proclamation des résultats définitifs. Un autre moment fort avant l’ouverture des travaux, il s’agit de la séance de prise de photos. Chacun veut immortaliser son entrée à cette sixième législature.
A 10 heures 24 minutes, les honorables députés sont priés de s’installer. Au même moment, d’autres élus continuent de venir et le comité d’accueil se lance à leur recherche. Ils doivent s’installer rapidement pour que la cérémonie puisse démarrer. Finalement, c’est à 10h 42 minutes que le ton de la cérémonie a été donné par le secrétaire général de l’assemblée nationale, Modibo Sidibé, en présence du ministre porte-parole du gouvernement, Yaya Sangaré.
D’abord, la désignation du doyen d’âge des honorables (Abdrahamane Niang) et les deux députés de moyens d’âge(Aminata Traoré et Djouwaratou Zormé) est faite par l’huissier, Me Sekou Touré, pour présider la séance. Après, trois candidatures sont annoncées par le président de la séance. Il s’agit de la candidature de Mamadou Diarassouba du RPM, celles de Moussa Mara du Yéléma et de Moussa Timbiné du RPM.
A l’annonce de ces trois candidatures, honorable Me Baber Gano, député élu à Djenné dans la région de Mopti et Secrétaire général du RPM demande la suspension des travaux. Motif : son parti ne doit pas avoir deux candidats en son sein. L’un doit forcément désister pour l’autre. Finalement la suspension est accordée pour 30 minutes et la salle se vide laissant ainsi le candidat Moussa Mara et ses deux élus sur place. Après concertation, les honorables regagnent leurs places et l’honorable Baber Gano annonce le retrait de candidature de Mamadou Diarassouba au profit de Moussa Timbiné. Finalement, le vote a lieu entre Moussa Timbiné du RPM et Moussa Mara du parti Yelema.
Après le dépouillement dirigé par Me Sekou Touré, Moussa Timbiné (RPM) obtient 134 voix contre huit (8) pour son adversaire, Moussa Mara. Aussi, il y a eu trois (3) bulletins nuls et deux (2) absents, dont l’honorable Soumaila Cissé, enlevé depuis le 25 mars 2020. Ainsi, à 46 ans, Moussa Timbiné devient le président de la sixième législature du Mali.
Ousmane BALLO
Source : Ziré