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Elaboration d’une nouvelle constitution au Mali : Les chefs traditionnels réclament une « Haute Autorité Traditionnelle »

Meguetan Infos

Lors de la célébration de la 1ère édition de la Journée Nationale des Légitimités traditionnelles, le 11 novembre 2022 à Bamako, les chefs traditionnels du Mali ont fait une déclaration dans laquelle ils demandent la prise en charge du rôle et de la responsabilité des légitimités traditionnelles dans la nouvelle Constitution, et son érection en Haute Autorité Traditionnelle (HAT). En outre, ils demandent qu’il soit mieux précisé l’ancrage institutionnel des légitimités traditionnelles dans la nouvelle constitution en cours d’élaboration par les plus hautes autorités du Mali.

«Nous les chefs traditionnels des localités de Kidal, Gao, Tombouctou, Ménaka, Taoudéni, Mopti, Ségou, Bandiagara, San, Koutiala, Sikasso, Bougouni, Kolokani, Yorosso, Mahou, Kita, Kayes, Yélimané, Nioro, Banamba, Nara, Djenné, Douentza, Hombori, Arawane Goundam, Diré, Niafounké, Youwarou, Rharous, Anefis, Kangaba, Kati, Koulikoro, Troungoumé, Bafoulabe, Niono, réunis à Bamako Niaréla, le dimanche 30 octobre 2022, sur initiative du Patriarche des Niaré, avons très largement échangé sur la situation nationale, la crise sécuritaire, la déchirure du tissu social, les tensions sociales à tous les niveaux, la célébration de la journée nationale des légitimités traditionnelles et notamment du rôle et de la responsabilité des chefferies traditionnelles pour la paix et la cohésion sociale. Nous exprimons notre profonde gratitude et notre remerciement au colonel Assimi Goïta et à toutes les autorités de la Transition pour l’instauration d’une journée nationale dédiée aux légitimités traditionnelles », révèle la déclaration des chefs traditionnels lue par l’ancien ministre Oumar Hamadoun Dicko.

Selon les chefs traditionnels, aucun peuple ne peut se développer harmonieusement en méprisant ses propres valeurs socio culturelles, sans la paix et l’entente au sein de la société. « Nous entendons par légitimité traditionnelle, le fondateur ou chefs de village, (DOUGOU TIGUI), qui réunit dans son vestibule ou sa tente son imam, son griot, son chef des chasseurs, ses dépositaires coutumiers. Cette légitimité est immémoriale, incontestable, reconnue, acceptée et justifiée. Nous demandons l’abrogation du décret qui a annulé les chefferies traditionnelles sous la première République. Nous demandons la prise en charge du rôle et de la responsabilité des légitimités traditionnelles dans la nouvelle Constitution, et son érection en Haute Autorité Traditionnelle (HAT). Nous demandons enfin qu’il soit mieux précisé l’ancrage institutionnel des légitimités traditionnelles. Nous mesurons l’ampleur des défis, des contraintes, et des énormes difficultés liées à la crise multidimensionnelle que vit notre pays depuis des années. Nous prenons l’engagement de travailler inlassablement à la promotion d’un développement local inclusif, endogène, durable et efficace, dans un esprit de paix, de cohésion sociale, et de complémentarité », précise la déclaration des chefs traditionnels du Mali. Ils ont réaffirmé leur adhésion pleine et entière à la forme républicaine de l’état, à l’intégrité du territoire, à la laïcité de l’Etat, au respect des institutions de la république et des lois de la république.

Enfin, les chefs traditionnels du Mali lancent un appel solennel à toutes les forces vives pour travailler de concert dans la recherche de la paix, de la cohésion sociale, de la conscience citoyenne, du vouloir vivre ensemble, qui ont caractérisé l’espace politique, culturel et sociologique du Mali et qui doivent servir aujourd’hui de ciment pour la refondation de l’Etat.

Aguibou Sogodogo

Le Républicain

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