Dans la soirée du lundi 05 juillet, la presse internationale en l’occurrence Tv5 monde et France 24 annonçait : « Interpol a émis un mandat d’arrêt international à l’encontre de Karim Keita, fils de l’ex Président malien Ibrahim Boubacar Keita, dans le cadre d’une enquête sur la disparition d’un journaliste en 2016 ». Ce qui est inexact à nos jours. La presse internationale est vite allée en besogne.
En effet, Interpol France, suite à une plainte des parents du journaliste Birama Touré à Paris, a saisi la justice malienne et ivoirienne pour des renseignements sur Karim Keita. Celle du Mali (Tribunal de grande instance de la commune IV) auprès de laquelle le cabinet Penda a porté plainte, au nom de Hawa Diallo, fiancée du journaliste disparu, a donc mis à profit cette opportunité pour reprendre le dossier en mains.
Le procureur concerné a déclenché une procédure, afin d’écouter Karim Keita dans ce dossier. Donc, jusqu’à preuve du contraire, il n’y a pas de notice rouge d’Interpol contre Karim Keita, contrairement aux allégations de la presse étrangère, ingurgitées par des médias locaux.
Cela dit, cette nouvelle approche de la justice pourra constituer un sauve-honneur pour Karim Keita et un réconfort pour sa famille, dans la mesure où il a toujours clamé son innocence, il a dit et répété par médias interposés : « je suis blanc comme neige ».
Conscient qu’il ne se reproche rien, qu’il est victime de diffamation, de méchancetés, voire de haine de certains opposants politiques, la nouvelle approche de la justice rendra à Karim Keita son honneur bafoué.
Accusé d’avoir donné des instructions au colonel Cheick Omar N’Diaye de la sécurité d’Etat, lequel aurait enlevé le confrère pour le torturer, jusqu’à ce que mort s’en est suivie. Cet officier supérieur de l’armée est donc considéré comme le principal auteur et Karim son complice, le supposé instigateur.
Ce colonel a immédiatement réagi dans le prestigieux quotidien de la place, L’Indépendant, en ces termes : « c’est un gros mensonge, une masturbation de l’esprit … N’étant donc ni au Mali, ni en position d’activités, ni un proche de Karim Keita, je pense comme tous les esprits sensés que je suis de loin la personne qu’il informerait de ses tracas, afin de se tirer d’embarras… Comme tout le monde, j’ai appris la disparition de Birama Touré seulement par voie de presse avec des journalistes qui se fourvoyaient dans le sensationnalisme…
Le journalisme d’investigation n’est pas du rafistolage de rumeurs collectées dans les officines des forces centrifuges, anti démocratiques, pour causer de préjudices à ceux qui se dédient corps et âme à la défense de la République du Mali ».
Ce témoignage éloquent suffit pour blanchir l’honorable Karim Keita, parce que cet officier, sous serment, explique bien que la disparition de Birama Touré ne l’a pas trouvé à Bamako et qu’il était en formation en France. Alors, comment Karim Keita pourrait-il le mettre en mission pour tuer quelqu’un ?
Voilà toute la grossièreté de l’affaire, le montage grotesque.
Tout ce qui concerne Karim devient une affaire d’Etat pour certains. Hélas ! Au lieu que la justice cherche à entendre le principal accusé, celui qui aurait commis l’acte crapuleux, on oriente les projeteurs sur le supposé complice. Hélas encore !
Wa salam !
El Haj Chahana Takiou
22 Septembre