ACTUALITÉSEdito

Edito : Un Discours arrogant, belliqueux et condescendant !

Meguetan Infos

“Notre politique est simple: on ne reconnait pas les putschistes, nous soutenons un président qui n’a pas démissionné, et nous soutenons les politiques de la Cédéao. Malgré les pressions des putschistes, notre ambassadeur (Sylvain Itté) restera à Niamey. La junte n’est pas une autorité qui peut exiger le départ de l’ambassadeur de France.  Si la France n’était pas intervenue, à leur demande, le Mali, le Burkina Faso et le Niger n’existeraient plus aujourd’hui ”. Ce discours  arrogant, belliqueux et condescendant,   à l’endroit  du Niger et de ses voisins du Burkina Faso et du Mali, est  prononcé   par le Chef de l’Etat français  lors de la Conférence des Ambassadrices et des Ambassadeurs, organisée à l’Elysée à Paris.

Ce narratif du Chef d’Etat  français,  démontre aisément  que  la France officielle n’a pas   de considération pour  ses anciennes colonies. Son   obstination à s’ingérer dans les affaires intérieures du Niger, du Burkina Faso et du Mali, prouve à suffisance cette condescendance. Après les changements anticonstitutionnels de pouvoir au Mali et au Burkina, le Chef d’etat Français instruit  à ses Chefs d’Etat  laquais de la CEDEAO de ne plus tolérer  la survenue d’autres.   Ainsi  ont-ils  planifié une opération militaire pour, dit-il, « remettre le président élu Bazoum au Pouvoir ».    Mais Macron  serait-il  vraiment mieux placé que le peuple nigérien et leurs dirigeants  pour évaluer ce qui est bien ou mal pour leur  pays ? Certainement pas !

Dans cette dynamique, la  France  réfute  la dénonciation par  les nouvelles autorités de Niamey  des accords  militaires bilatéraux qui lient les deux pays.  Tout comme elle refuse de  se soumettre à leurs  injonctions qui demandent  à son ambassadeur  de quitter le pays sous 48 heures.   N’est-ce pas  un acte de belligérance à l’endroit de l’Etat du Niger ?  Nul ne doute de cela !   D’ailleurs, pour  pouvoir accomplir son funeste dessein d’envahir le Niger, la France  occasionne  les prétextes. Ainsi, la coupure  par les autorités de Niamey de  la fourniture d’électricité, d’eau, de nourriture et de carburant à l’ambassade de France et à la base militaire française, pourrait  lui servir de prétexte  pour  intervenir au Niger.   Mais la France  ira-t-elle  au-delà de sa menace, pour in fine attaquer le Niger ? Une chose est certaine, l’aventure militaire pour restaurer l’ordre constitutionnel, n’est pas partagée par la majorité des pays qui composent  l’Union Africaine.  Elle n’a pas non plus le quitus des Nations Unies.

Mais   l’analyse du narratif français,  porté officiellement  par Emmanuel Macron, qui considère que : « Le problème des nigériens aujourd’hui, ce sont des putschistes qui les mettent en danger, parce qu’ils abandonnent la lutte contre le terrorisme, parce qu’ils abandonnent une politique qui était économiquement bonne pour eux, et qu’ils sont en train de perdre tous les financements internationaux qui étaient en train de leur permettre de sortir de la pauvreté. Notre politique est simple: on ne reconnaît pas les putschistes, on soutient un président qui n’a pas démissionné. Nous soutenons l’action diplomatique, et quand elle le décidera, militaire de la CEDEAO », nous amène à   redouter    une  intervention  militaire  de la France  au Niger avec ou sans la CEDEAO.

Cette hypothèse est désormais  plausible d’autant que les intérêts économiques et géostratégiques de la France sont sérieusement  menacés dans l’ensemble des pays du Sahel voire en Afrique de l’Ouest. Mais  il est  aussi  certain que  toute intervention militaire au Niger aura des conséquences dévastatrices sur l’ensemble des pays belligérants.

Gaoussou Madani Traoré

Le Pélican

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page
Open

X