Edito : Tous au front pour sauver le Mali
A-t-on besoin de rappeler que le Mali est en guerre ? Quand un pays est en guerre, tous les dignes fils doivent se considérer comme des vaillants guerriers pour le sauver. Le constat est aujourd’hui très amer. En effet, depuis plus de 8 ans, il est à la croisée des chemins. Humilié, vilipendé, scindé en plusieurs morceaux et échappant, à plus de 2 tiers, au contrôle des autorités, le Mali ressemble aujourd’hui à un vaste champ de ruine et cela n’émeut personne, à commencer par les plus hautes autorités du pays. Ironie de l’histoire, les autorités actuelles se trouvent être des militaires et de surcroit des officiers. Un Colonel Major à la retraite est le Président de la Transition, un autre Colonel est le vice-président, des colonels aux ministères stratégiques comme ceux de la Défense, de la sécurité et de l’administration territoriale. Mais, malgré cette présence massive des hommes en uniforme, la sécurité s’est fortement dégradée, au point qu’un village de plus de 3000 habitants a été assiégé pendant 18 jours.
En effet, beaucoup de maliens avaient vu au coup d’Etat du 18 Août 2020 une lueur d’espoir, surtout après sept ans de gouvernance chaotique, mais hélas la bande des colonels annoncés comme des libérateurs ne sont mus en usurpateurs. La preuve est leur volonté à gérer les affaires politiques du pays alors même que leurs missions régaliennes qui sont entre autres la sécurisation des personnes et de leurs biens et surtout la surveillance du vaste territoire, sont les moins accomplies.
Le Pays d’intrépides conquérants et des grands royaumes qui ont brillé de mille feux est en agoni, faute de patriotes et de combattants Convaincus et engagés pour le sauver. Tous les secteurs sont gangrenés par la corruption et le népotisme. De l’administration publique, à l’armée en passant par l’éducation, la santé et même le secteur privé, le Mali souffre par la faute de ses enfants.Le pays de Soundiata Keita, de Babemba Traoré, de Firhoun est devenu, depuis 2012, la risée du monde entier. La fibre patriotique s’est éteinte en les maliens et seuls comptent aujourd’hui le profit et l’intérêt individuel.Il ne serait nullement exagéré d’affirmer que les maliens d’aujourd’hui ont tout simplement trahi ceux d’hier qui ont souvent accepté le sacrifice ultime pour préserver la grandeur de leur patrie. Va-t-on continuer à se lamenter alors même que la solution passe par une prise de conscience collective ?
Nul ne fera le Mali à la place des maliens. Ainsi pour sortir de cet engrenage Socio-politico-sécuritaire, il faut non seulement un sursaut national, mais aussi et surtout un engagement patriotique. La fibre patriotique doit renaitre en les maliens pour que leur grand pays puisse revenir dans le concert des grandes nations qu’elle fût. Toutes les filles et tous les fils doivent être au front pour sauver le Mali, à commencer par ceux qui ont vocation à le faire, à savoir les militaires.
Youssouf Sissoko
Source: Inf@sept