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Édito | Mauvais début d’année pour le transport aérien [Par Jean-Louis Baroux]

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Bien que la progression du nombre de passagers se poursuive pour atteindre selon les experts de l’IATA plus de 5 milliards en fin d’année, de nombreuses difficultés ont affecté la fin de 2024 et le début de 2025
Cela a commencé par une série de catastrophes aériennes jamais enregistrées au cours des 5 dernières années. Et les causes en sont très variées, voire incommunes à ce jour en attendant les conclusions des enquêteurs. Je note qu’en la matière rien ne sert d’échafauder des hypothèses avant le rapport final et que celui-ci peut prendre beaucoup de temps avant d’être publié.
En fait, cela a commencé par la toute fin de 2024. Le 25 décembre le vol Azerbaïdjan Airlines opéré en Embraer 190 reliant Bakou à Grozny a, selon toute vraisemblance, été frappé par un missile et il s’est écrasé au Kazakhstan après que les pilotes ont tout tenté pour le sauver. 38 morts.

Quatre jours plus tard, la compagnie Jeju Air opérant le vol Bangkok – Musan en Corée du Sud, en Boeing 737-800 atteint par des oiseaux s’écrase en bout piste sans avoir descendu son train d’atterrissage faisant 171 morts et par un coup de chance, si l’on peut dire, 2 rescapés membres de l’équipage.
Le 28 janvier, un Airbus A321 de la compagnie sud-coréenne Air Busan prend feu sur la piste de Busan avec 176 passagers à bord. Fort heureusement aucune victime n’est à déclarer, car tous les passagers ont pu être évacués à temps.
Le 29 janvier, un CRJ 700 de la compagnie American Airlines est percuté en phase finale d’atterrissage par un hélicoptère UH-60 de l’Armée de l’Air américaine et il s’écrase, avec l’hélicoptère, dans le Potomac qui jouxte l’aéroport de Washington DC Ronald Reagan. 64 morts dans l’avion et l’équipage de l’hélicoptère.

Impacts sur les avionneurs
Voilà une série dont on se serait bien passé. Il est d’ailleurs intéressant de constater que chaque accident a une cause différente même si les conclusions finales ne sont pas connues. Cela va d’une malheureuse injection d’oiseaux dans les moteurs, comme cela est arrivé à l’Airbus 320 de US Airways en 2009, qui a pu, grâce au talent et à l’énorme sans-froid de son équipage, terminer dans l’Hudson sans faire de victime, à une attaque militaire probablement involontaire, mais qui peut arriver lorsque les armes se mettent à parler. Avec au milieu un problème lié au contrôle aérien pourtant dans un pays et une zone très surveillée et un énorme problème heureusement survenu au sol.
Tous les constructeurs sont touchés : Embraer pour le vol Azerbaïdjan Airlines, Boeing avec la catastrophe de Jeju Air, Airbus avec l’incendie survenu à la compagnie Air Busan et Bombardier dont le CRJ 700 s’est écrasé à Washington.
A ce stade des enquêtes on ne peut incriminer personne, mais cela prouve que le transport aérien est une activité à risque. Pour arriver à son objectif majeur qui est la sécurité absolue, il déploie une énergie prodigieuse, jusqu’à reconstituer des carlingues à partir de débris, comme cela a été fait pour le vol TWA 700, ou comme la campagne de recherche du vol Air France Rio-Paris où d’énormes moyens ont été utilisés. En fait la sécurité du transport aérien s’est considérablement améliorée car on n’a jamais reproduit le même accident. C’est pourquoi les conclusions des bureaux des enquêteurs sont si importantes.
Mais tout cela a un coût et il ne faudrait pas que sous l’effet des promotions, qui d’ailleurs permettent de nouvelles couches de clientèle d’avoir accès à ce formidable moyen de transport, fasse passer l’idée que faire voler un avion en toute sécurité est d’une grande banalité. Il est d’ailleurs surprenant que pour de basses raisons politiques, certains gouvernements s’acharnent à percevoir des taxes qui ne viendront pas améliorer cette activité, y compris pour sa décarbonation dont il faudra bien payer les frais de recherche colossaux.
Le transport aérien est une activité fantastique, qui amène les peuples à se connaître et donc à mieux se respecter et qui est l’un des facteurs essentiels à la création de richesses sur terre pour, finalement, le bénéfice de tous. Mais il reste fragile. Raison de plus pour le respecter.
Par Jean-Louis Baroux, Chroniqueur

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