Les motifs qui avaient été évoquées pour mettre à la touche le président Bah N’Daw et son premier ministre, Moctar Ouane, ne tiennent plus. Voilà plusieurs mois que les refondateurs ont pris le pouvoir sans que les Maliens ne voient une lueur d’espoir au bout de l’horizon. Une situation inimaginable au début qui pousse le CNT à pousser un gros coup de gueule en demandant au premier Ministre de venir s’expliquer prochainement devant son auguste assemblé. Si la transition actuelle bénéficie d’un large soutien populaire, il faut aussi dire que beaucoup de Maliens s’interrogent de plus en plus sur la trajectoire choisie qui tarde à donner des réponses concrètes aux problèmes posés. Au-delà des discours tapageurs et divisionnistes, les Maliens attendent du gouvernement qu’il apporte des solutions à leur mal vivre actuel. La vérité est que l’exécutif manque cruellement d’idées et d’inspiration pour mieux répondre aux problèmes spécifiques des populations sans qu’il y ait quelqu’un pour le rappeler à l’ordre. Le seul organe qui a été investi de cette capacité, est le CNT, organe législatif mais qui, jusque-là, était resté dans un rôle de simple spectateur pris dans l’admiration du génie politique. Faut-il accorder plus de temps à cette transition ? A l’heure actuelle, les avis sont divisés. Même ceux et celles qui avaient une position tranchée au début, se ravisent et pensent qu’il faut désormais relativiser les choses. La faute à un chef d’orchestre qu’est le premier Ministre, qui n’a pas su fédérer les énergies dont le Mali avait besoin pour amorcer sa véritable refondation. Nous sommes restés dans le statu quo à part quelques actions extrajudiciaires pour rappeler encore à un peuple abusé et désabusé à cause de son ignorance, que les promesses faites, tiennent toujours. Mais, on ne peut tromper longtemps le peuple. Il y a urgence de redresser la barre.
Tiémoko Traoré
Le Pouce