Depuis le 9 janvier 2022 le Mali croupit sous le poids des sanctions injustes, inhumaines voire illégales et illégitimes de la CEDEAO et de l’UEMOA. Au lieu de compatir à la douleur, voire la peine de l’écrasante majorité du peuple malien qui broie actuellement du noir à cause de la crise sociale consécutive, d’une part aux lourdes sanctions qui pèsent sur le Mali et d’autre part à la guerre Russo-Ukrainienne, certains trouvent toujours les moyens et l’occasion de divertir le peuple et surtout de dilapider nos maigres ressources financières. En effet, sous le fallacieux prétexte de soutenir le Président de la Transition et son premier ministre, des meetings et autres missions à l’intérieur du pays sont organisés à des millions de nos francs au détriment du contribuable malien, qui tire aujourd’hui le diable par sa queue. Le hic est que ces meetings et autres missions de soutien aux autorités de la transition sont initiés soit par des membres du Conseil National de la Transition, CNT ou même des ministres du gouvernement. Les premiers ont pour mission essentielle de contrôler l’action du second ou bien de voter les lois, tandis que le second, à savoir le gouvernement a pour mission de mettre en œuvre la vision du chef de l’Etat, qui devrait jouir de la confiance du peuple. Pourquoi ceux qui sont censés contrôler le gouvernement courbent-ils l’échine devant lui au point d’être son porte drapeau et fervents soutiens ? Pourquoi ne fait-on pas économie de nos maigres ressources et consacrer celles-ci à d’autres activités génératrices de revenu pour les populations les plus démunies qui rasent aujourd’hui le mur à la recherche de la pitance quotidienne ?
A défaut d’avoir des réponses à tous ces questionnements, nous devrions nous indigner de l’insouciance, voire de la boulimie du pouvoir des commanditaires et des organisateurs de ces meetings et autres missions sur le terrain à grand renforts médiatiques et qui ont très peu d’impacts et de résultats si ce n’est pas pour endormir la conscience du peuple. Ce dernier souffre énormément et cela doit interpeller les autorités dont la mission est de garantir le mieux être aux citoyens. Elles doivent mettre fin au gaspillage inutile de nos maigres ressources par une gestion rigoureuse des deniers publics. En effet, par des pratiques peu orthodoxes « Le Mali Koura » tant chanté, tant vanté est sur le point d’être un slogan creux, car toutes les caractéristiques du « Mali Koro » refont surface, à savoir le népotisme, le clientélisme, la corruption, la non réduction du train de vie de l’Etat, le manque d’initiatives pour une sortie de crise.
Comment peut-on rester indifférent aux cris de colère et de souffrance d’un peuple aussi résilient que celui du Mali ? Comment peut-on dilapider les maigres ressources pour des manifestations de soutien aux autorités de la transition qui en ont déjà. Les meetings et autres missions de terrain organisés par certains membres du CNT et des ministres sont la preuve que le Mali Koura est un rêve qui ne se réalisera pas sous cette transition. Ils prouvent également à suffisance que les organisateurs et leurs commanditaires ont un autre agenda. Sinon pourquoi ne pas utiliser ces ressources pour augmenter la capacité de production des turbines de l’EDM afin de pallier la coupure intempestive de courant ? Le contraste est que les gouvernants spolient les gouvernés qu’ils sont censés défendre en dilapidant les maigres ressources. Le Mali est véritablement les pays de toutes les contradictions. Mais il est bon de méditer cette pensée ; d’Abraham Lincoln. On peut tromper une partie du peuple tout le temps et tout le peuple une partie du temps, mais on ne peut pas tromper tout le peuple tout le temps
. Youssouf Sissoko
L’Alternance