Depuis que les autorités de la Transition ont choisi de substituer à la coopération militaire française, celle d’autres pays : notamment la Russie, le Mali est devenu l’obsession première et continuelle d’Emmanuel Macron. Il ne cesse d’en parler et de vilipender les autorités maliennes. Officiellement en visite au Benin, Cameroun et en Guinée Bissau, c’est le Mali et la Russie qui ont volé la vedette à ces pays. Ainsi son point de presse à Bissau a été une autre occasion pour qu’il fustige, comme il lui est de coutume, la coopération russo-malienne.
Avec son laquais bissau-guinéen Umbalo Sissoco, Macron est encore revenu avec ses propos diffamatoires, haineux, subversifs contre le pays de Modibo Keïta. Il va jusqu’à décréter que le Mali, confronté à une grave crise sécuritaire et théâtre de deux coups d’Etat militaires entre 2020 et 2021, doit être sous la responsabilité des Etats ouest-africains. Lesquels doivent œuvrer pour que “le peuple malien puisse (…) exprimer sa souveraineté populaire” et “bâtir le cadre de stabilité” permettant de “lutter efficacement contre les groupes terroristes”. Mais de quel droit ?
C’est vrai, il n’est pas surprenant d’entendre Emmanuel Macron proférer de tels propos contre les Autorités de la Transition malienne. Mais lorsqu’il va jusqu’à alerter sur les présumées exactions imputées à l’armée malienne contre des membres de la communauté peulhe, lors de récentes opérations, Bamako estime que le Chef d’Etat français dépasse la ligne rouge. Ainsi, se sont-elles faites le devoir de réagir, en qualifiant ses propos « d’accusations graves ». Qui n’ont pour motivation que de “susciter la haine ethnique” au Mali.
Les relations entre Paris et Bamako se sont fortement détériorées depuis plus d’un an. Après neuf ans de présence militaire au Mali, via l’opération Serval puis Barkhane, la France a été incapable de lutter contre le terrorisme. Lequel n’a fait que prospérer sur l’ensemble du territoire national. C’est pourquoi, son armée, sous l’égide de Barkhane, a été très logiquement poussée vers la sortie par les autorités maliennes. Qui ont choisi de renforcer la coopération militaire avec la Fédération de Russie avec l’arrivée de centaines d’instructeurs et l’acquisition de vecteurs aériens de dernière génération pour l’armée de l’Air. Depuis, les FAMAS sont montées en puissance en réduisant de milliers de terroristes et détruisant la totalité de leurs sanctuaires dans le pays.
Toutefois, ces dernières semaines, notre pays est de nouveau confronté, de manière inattendue, à une spirale d’attentats terroristes contre ses installations militaires jusqu’au cœur même de son dispositif militaire à Kati dans la périphérie de Bamako, la capitale. Des actions désespérées des terroristes qui visent indubitablement à produire des coups médiatiques pour masquer les pertes considérables qu’ils subissent. Cependant la presse propagandiste française relaie et analyse la situation sécuritaire du Mali de façon baisée comme une débandade de l’armée malienne et une avancée des terroristes sur Bamako.
Mais, en lieu et place de nos autorités, le président français serait-il l’autorité compétente mandatée pour mieux défendre les intérêts du Mali et de son peuple ? Certainement pas ! Pour cette raison, le Gouvernement de la Transition exige du Président Macron d’abandonner définitivement « sa posture néocoloniale, paternaliste et condescendante » pour comprendre que « nul ne peut aimer le Mali mieux que les Maliens eux-mêmes ».
A cet effet, le Gouvernement de la Transition demeure confiant. Et rappelle que « le Mali, foyer des grands empires en Afrique de l’Ouest, berceau d’une civilisation multiséculaire et pays de tolérance, repose sur sa diversité ethnoculturelle, la bonne cohésion sociale entre toutes les ethnies et les communautés qui le composent ». Ce qui est bien une réalité. Même si ces derniers moments, il existe une certaine méfiance entre des ethnies qui avaient tout en commun.
En somme, les intentions de l’ennemi impérialiste et néocolonialiste sont connues : opposer les communautés maliennes les unes contre les autres, en semant le chaos dans notre pays afin de permettre à l’OTAN d’y débarquer avec un mandat onusien ou non. Mais nos populations sont majoritairement avisées. Cette stratégie n’a certainement aucune chance de réussir si les maliens comprennent qu’il faut s’unir sur l’essentiel : la préservation de l’unité nationale pour que leur pays puisse continuer d’exister sur la carte du monde. Le bateau Mali est en train de tanguer mais il ne va certainement pas chavirer !
Gaoussou Madani Traoré
Source: Le Pélican