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Edito : L’ambiance d’avant fête est très morose, à cause de l’extrême pauvreté

Meguetan Infos

Décidément le Mali Koura scandé à coup de renfort médiatico-propangandiste et peint en rose,  est en passe de devenir une gigantesque illusion pour le peuple malien. Rien qu’à en juger par la morosité des activités économiques et commerciales, on en conclurait que rien ne va plus au Mali. Les sources de revenus de l’écrasante majorité des maliens ont tari et l’Etat omnipotent a failli à son devoir de soutien financier. La dette intérieure impayée, cette manne financière qui permet aux secteurs privés, aux commerçants et autres secteurs informels de pouvoir mener des activités génératrices de revenus et qui avoisine les 200 milliards, pourrait expliquer en grande partie cette paupérisation ambiante. La question que l’on est en droit de se poser est celle de savoir comment un pays qui se dit souverain, qui  expulse des ONG qui mettent en doute cette « souveraineté retrouvée » et qui a décidé de prendre son destin en mains, pourrait ne pas être en mesure de satisfaire à la demande sociale de sa population ?  La crise financière à laquelle le Mali est confronté  n’est que le résultat des choix politiques mal pensés ou d’un amateurisme de mauvais aloi d’un gouvernement à la fois populiste et incompétent. Le Mali est au bout du gouffre et les maliens s’enfoncent chaque jour d’avantage dans un abyssal trou de pauvreté,  de misère noire, du désespoir et de la désespérance.

La seule voie qui reste à un peuple affamé, meurtri et réduit à sa simple expression c’est de prendre la rue pour manifester sa colère, voire exprimer sa misère. En effet, pour cette fête qui pointe à l’horizon, les chefs de famille ne courent que derrière les prix de condiments qu’ils peinent à trouver, car la plupart d’entre eux ont fermé boutique, d’autres ont perdu leurs emplois et ceux qui ne sont que du secteur informel peinent à trouver la moindre clientèle. Les couturiers et autres stylistes ont rarement des clients et ne savent plus à quel saint se vouer à moins de quatre jours de la fête. Les petits vendeurs à la sauvette moisissent sous le coup de la misère et perdent tout espoir. Les ouvriers comme maçons, menuisiers, charpentiers, mécaniciens, les soudeurs et autres petits marchands ambulants attendent encore leurs premiers clients d’avant la fête pour pouvoir se frotter les mains en subvenant aux besoins élémentaires de leurs foyers. Aujourd’hui le gouvernement malien ne se targue qu’à dire seulement que l’Etat paie régulièrement les salaires et à satisfaire aux besoins des Forces de défense et de sécurité. Il occulte les autres priorités comme celle du bien-être social de la grande majorité des citoyens. Beaucoup de maliens se posent même la question de savoir si le gouvernement dispose de suffisamment d’argent pour organiser les élections à venir.

Le Président de la transition, le colonel Assimi Goïta, clef de voute de la gouvernance, semble être berné par son gouvernement qui a pourtant montré toutes ses limites objectives. Incapable d’apporter la moindre solution à la crise multidimensionnelle, inapte, voir disqualifié à rassembler les maliens autour des réformes majeures et enfin incompétent à mener le bateau Mali à bon port, surtout à quelques encablures de la fin du délai imparti pour la transition. Comment, sachant toutes ces tares, celui qui a la clef de voute n’arrive toujours pas à ouvrir la porte de la solution afin d’atténuer la souffrance des maliens ? Le réveil risque d’être  brutal pour le chef de l’Etat qui n’arrive pas à prendre ses responsabilités, en apportant la catharsis nécessaire pour insuffler une nouvelle dynamique à la gouvernance actuelle caractérisée par un isolement sans précédent du pays, une incapacité des gouvernants à proposer la moindre solution de sortie de crise, la corruption ambiante,  le clientélisme, le népotisme le tout dans une extrême paupérisation.

                                                                                                                                         Yousouf Sissoko         

L’Alternance     

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