Depuis la survenue de la crise des « 49 mercenaires ivoiriens » entre le Mali et la Côte d’Ivoire, l’expulsion du Représentant adjoint de la Minusma et le blocage des rotations des soldats de cette mission onusienne au Mali, des attaques terroristes sur les postes de sécurité, des infiltrations de terroristes dans nos agglomérations, le minage de nos principaux axes routiers se sont multipliés de façon exponentielle. Tout le territoire national (du nord au sud, d’est en ouest) y est concerné. Malgré la montée en puissance des FAMAS, aucune région du pays n’échappe à la terreur. Car les terroristes, ayant été chassés de leurs sanctuaires, adoptent la stratégie du harcèlement et du chaos. Ils menacent de s’attaquer désormais aux populations civiles des grandes villes, dans les mosquées et les lieux de travail. C’est vrai, ce sont des terroristes sans foi ni loi. Mais ne cédons point à la peur, cela ne sert à rien !
La semaine passée, après l’attaque des camps « Forsat-Gendarmerie » et de la Garde nationale à Kolokani, des tirs d’obus sur le camp de Bapho (Ségou) et l’attaque du Poste de sécurité de Douentza, l’ennemi terroriste a désormais franchi le rubicon en s’attaquant au principal rempart du dispositif de défense et de sécurité du Mali : la garnison de Kati, première région militaire du pays. Où réside le président de la Transition (un symbole de souveraineté du Mali). Les terroristes vont hélas continuer leur sale besogne. Notre pays est donc en pleine guerre alors que les fronts sont nombreux que divers. Plus que jamais, la patrie n’a été en danger. Désormais, le Mali joue son existence comme Etat-nation. Les maliens doivent vaille que vaille le sauver !
Après l’expulsion de leur ambassadeur par les Autorités de Bamako, le Président de la Commission des Affaires étrangères du Sénat français s’insurgeait, fin janvier 2022, en ces termes : « les lignes rouges de la part de la junte malienne, qui multiplie les actes de défiance, sont dépassées ». Christian Cambon avait alors menacé que le Mali allait récolter les conséquences fâcheuses de la détérioration de ses relations diplomatiques et militaires avec Paris. Des menaces qui étaient déjà mises à exécution lorsque le président français avait publiquement ordonné début janvier au président en exercice de la Conférence des Chefs d’Etat de la CEDEAO, le président ghanéen, de sanctionner notre pays en début janvier.
Le fossé s’était alors élargi entre Bamako et ses voisins qui lui avaient imposé un sévère embargo économique et financier qui aura duré plus de six mois. Quant au même moment, les Autorités maliennes ont dénoncé les accords de défense qui lient les deux pays et exigé le départ immédiat des forces barkhanes et Takuba. Toutes choses qui suffisent pour comprendre combien le torchon brûle entre le Mali et la France. Cette dernière et ses pays alliés occidentaux (OTAN) digérant mal, le renforcement de la coopération militaire et économique de Bamako avec Moscou qu’ils qualifient de léonin aux dépens de Bamako. Alors, les Autorités maliennes ne seraient-elles pas qualifiées pour défendre les intérêts supérieurs de leur pays ? C’est du n’importe quoi !
Chers compatriotes maliens, plus que jamais, nous devons nous engager àe prendre en mains la destinée de notre pays. L’heure est bien grave et demande à l’union sacrée de l’ensemble des fils du Mali sans exclusive pour sauver la patrie en danger. Il faut que les communautés se parlent urgemment pour se pardonner. Aussi, les calculs politiciens et les problèmes d’égo doivent désormais céder la place à la seule défense du pays afin que le Mali continue d’exister. Car l’’ennemi terroriste et ses commanditaires vont incessamment et inlassablement œuvrer pour la déstabilisation de notre pays. Il y va de leur intérêt pour nous dominer !
Nous ne devons donc plus continuer de baisser les bras pour voir disparaître notre seul patrimoine en commun : LE MALI ! Il faut donc illico presto agir pour le préserver ! Même au prix du sang du dernier citoyen ! Mais cela exige que toutes les couches sociopolitiques, notamment la frange juvénile, se considèrent comme des soldats au front. Chaque malien doit alors jouer sa partition. Chacun doit instamment aller à la recherche de la bonne information, sans faire d’amalgame de faciès ni de communauté, pour la restituer aux forces de défense et de sécurité. Car nos militaires ont besoin de bons renseignements pour mieux agir. Cet exercice patriotique, loin d’être difficile, est plus que déterminant pour que vive la patrie !
Gaoussou Madani Traoré
Le Pélican